Bienvenue dans l'univers de Double U. Féérie pop dans la douceur, on s'imagine dans des champs remplis de fleurs, marchant et courant, à contempler. Ah, quel bonheur les choses simples. Une bonne bouffée d'air frais dans la tronche, qui nous revivifie, seul ou accompagné.

Planer, ça se fait surtout en musique. Une bonne lenteur dans les chansons, on se croirait dans ces fameuses années 60, happées par l'idée de paix. On se sent tout de suite proche de la nature et on se demande surtout de quoi un ananas peut bien rêver ?


La réponse tourne autour d'influences comme Nick Drake, Kraftwerk, Syd Barret, Leonard Cohen, The whitest boy alive ou Boards of Canada.

Une pop intime qui porte lentement, aux couleurs froides et vibrantes. Ça donne envie d'être gentil.

Après quatres albums sous le nom de Double U, Franck Rabeyrolles remet le couvert, en privilégiant le folk à l'éléctro.  L'album «folktronique» Bosphorus sorti en 2006 nous avait prouvé l'instinct bricoleur de l'artiste, une touche moderne teintée d'electronica.

Avec The imaginary band sorti en 2007, il était accompagné de musiciens de jazz contemporain tel que Michel Benita (compagnon de Aldo Romano ou Eric Truffaz.), un album poètique aux voix et aux mélodies dosées et maitrisées.

Autant le dire tout de suite, Pineapple dream est efficace.

La première piste «Interludic»  nous introduit dans le rêve de l'agrume avec au chant et à la guitare la grande dame du groupe Stereolab, Laetita Saadier. D'autres voix viennent accompagner Double U sur plusieurs titres, comme Camille Vachin, déjà présente pour Franklin ou les Suddenly Sunshine, jeune groupe talentueux bientôt dévoilé dans les sorties du label.

La suivante «Eh Bro»  est un hymne fraternel et solaire, des choeurs et une ligne de basse qui nous font pousser des fleurs dans la tête, tournicotant.

L'organique «Pineapple dream» balance entre entre pop intime et frénésie de liberté. La vie rêvée d'un ananas, ce fruit allongé pouvant atteindre plus d'une trentaine de centimètres de longueur.  Composé de motifs hexagonaux et à la chair très juteuse, de couleur variable, généralement blanche ou jaune. Hum !

«I made up my mind», «Breathing the wind», «Ring me», «Supersize» et «Sweet family» sont des balades pop acidulées et saupoudrées de solitude. Des voix oniriques. Idéal pour des moments romantiques avec soi même...

Quelques balades psychées à la mélancolie instrumentale pour «Whatever», «The wedding» et «Pianorgan»; des espaces rock and folk avec «De-construction» et «Take the bus» et n'oublions pas une touche electronica avec «Enough».

Et tout ça, mesdames et messieurs, nous le devons à un français. Le montpelliérain chante en anglais et il chante bien. Poursuivant son projet double U depuis déjà 5 ans et au regard de ses précédentes réalisations on se dit qu'il ne manque pas de créativité.

Belle découverte pour moi, ce rêve d'ananas évite de loin d'être monotone et ennuyant. Au contraire, on se laisse embarquer facilement par la chaleur et la personnalité de cet album.

Une âme douce et chaleureuse à la fois, épurée et coupée en tranches fraiches.

Un fruit rêveur au goût juteux... s'il vous plait.

Myspace: https://www.myspace.com/doublemusik
Label: https://wool-recordings.com

 

 

Tracklist de pineapple dream

1. Interludic (Featuring Laetitia Sadier)
2. Eh Bro
3. Pineapple Dream
4. I Made Up My Mind
5. Breathing The Wind
6. Ring Me
7. Supersize
8. Whatever
9. Deconstruction
10.The Wedding
11.Enough
12. Pianorgano
13. Sweet Family
14. Take The Bus 

 

 

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