Malnoïa, c'est l'histoire d'un projet un peu fou fou de deux potes talentueux, un ovni débarqué  pour faire bouger les frontières du genre.
Après avoir sorti cinq albums sous le nom de B-logiq, Pierre Mottron crée Malnoïa en 2007 en s'associant à la plume de Xavier Collautti. Le projet a donc muri environ deux ans et c'est le label indépendant La Mais°n qui nous offre aujourd'hui leur premier album, Surface of Arts.

L'idée de chroniquer ce genre de projet n'est pas tâche facile tellement l'univers de Malnoïa est particulier. Il n'y a pas vraiment de style défini et chaque morceau sonne différemment.

A tel point qu'il est difficile de tout aimer.

Il faut se pencher plusieurs fois sur le cas de «Surface of arts» et avoir quelques écoutes attentives pour pouvoir capter la substantifique moëlle de la chose. 

La voix de Pierre Moltron est prenante et pop (dans le même timbre que Thom Yorke), elle nous place directement au centre de l'univers musical de l'album, froid et envoutant.

Quelques Mcs (Hidekazu Wakabayashi, Post-Agnès et Edouard Kuchiman) apportent aussi leur pierre à l'édifice. Les voix sont lourdes et profondes, apaisantes ou inquiétantes. Un panel efficace et sensible.

Il est donc ici question de poésie. Les mots ont leur importance et donnent un sens plus profond à la musique qui accompagne. Des mélodies électronica minimales et divers instruments (piano, flûte, basse) s'imbriquent en douceur.

Les temps ont un rôle majeur. Comme les vers, il y a des souffles, des longueurs, des arrêts et des  variations de rythmes. Dans chaque morceau il y a une évolution et parfois un changement de cap radical. 

Les premiers morceaux se ressemblent, doux et langoureux.

Ils sont souvent en deux temps. Le premier temps est calme et sert de base instrumentale alors que le second devient électrique et rythmée.

Par exemple, la seconde piste, «Curtains down» ou le «rideau tombe», est une valse douce au début et évolue progressivement vers quelque chose de plus aérien et brut.

 

Dans «Bohemian Intermission», l'ouverture se fait par des chœurs, une profondeur s'installe, un petit nid douillet d'une douceur cérémonial. Tout s'arrête ensuite, une voix féminine grésille et le tempo devient rapide et cristallin. Le calme passé se transforme alors en plainte.

Avec «The bridge of sighs», on découvre un univers plus intime et poétique, un trip hop très intéressant avec la Mc Post-Agnès.

«Antoher moral dilemna» porte un message que je ne pourrai pas vous traduire entièrement. On nous parle de la perception, du non sens et d'une certaine fatalité. Le tout en trois phases complétement différentes pour que chaque prise de conscience ait un goût unique...

«Schism», «Pandora's box» et «Twinkle» sont d'une douceur étrange.

Et un gros pétage de plomb bien décalé avec «I killed music», un morceau dancefloor assez barré qui reste quand même dans l'âme de l'album. De l'éléctro pop comme on aime.

Surface of arts se termine sur deux morceaux venus d'un autre temps, «Inyaworda» pourrait être défini comme de l'ambient tribal avec des chants aériens et étranges. Et enfin «The surface of art» se mouvoit lentement en morceau dynamité techno qui déstructure tout le reste de l'album. Comme pour dire que rien n'est jamais terminé 

Vous l'aurez compris, le projet Malnoïa n'est pas simple et limpide. Il est compliqué, poétique, dérangeant et en constant mouvement.

Sorte de poésie venue d'un autre temps, à l'âme profonde et au corps en perpétuel mouvement, Malnoïa réussit le pari de nous emmener dans un univers hors du commun.

 

Myspace: www.myspace.com/malnoiamusic

site officielle: https://malnoia.com

Label: La Mais°n

 

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