Sonic Youth fait partie de ces groupes qui provoque impatience et hystérie dès lors qu’un nouvel album s’apprête à paraître. Et pour cause,  il y a déjà 28 ans que ce quintet existe et symbolise la scène rock alternative new yorkaise.
 
A leurs débuts, les deux principaux membres et encore survivants, Thurston Moore et Kim Gordon, avaient décidé de s’inspirer des expériences noisy du Velvet Underground ou encore de Iggy Pop avec ses Stooges, mais aussi du post punk New Yorkais. Le mélange est original et accrocheur et a ainsi donné naissance à des albums comme le très déstructuré « Confusion is Sex » en 1983, et « Bad Moon Rising » en 1985, avec d’ailleurs le titre Expressway to yr Skull, jugé meilleur morceau de rock selon Neil Young. Il y a aussi eu des albums avec des sonorités plus pop comme « Dirty », sorti en 1992 et produit par Butch Vig, le batteur de Garbage entre autre. Et enfin des albums plus obscurs avec Silver Session en 1998. Pour l’anecdote, Sonic Youth c’est aussi ceux qui ont contribué à lancer Nirvana et Mudhoney. Enfin, ils sont l’un des premiers groupes alternatifs à avoir signé chez une Major en 1990.

Pour la sortie de leur seizième album, Eternal, sorti le 9 juin dernier, Thurston Moore et Kim Gordon ont choisi le label indépendant Matador. Un changement de maison de disque donc mais aussi un retour à du Sonic Youth plus doux, moins torturé et donc plus accessible musicalement parlant. Les expérimentations instrumentales, bien connues des tout premiers fans, sont certes toujours là, comme sur Calming the Snake par exemple, mais moins marquées qu’auparavant. En majeure partie, ce nouvel album puise dans des riffs bruts et des mélodies très entraînantes, comme Antenna, Anti-Orgasm ou encore Walking blue. Sonic Youth réussit toujours aussi bien à s’approprier les chansons, allant même jusqu’à les exploiter pendant plus de 6 minutes, voire 9 minutes pour l’excellent Massage the history où la voix de Kim Gordon ressemble étrangement à celle de PJ Harvey. Mais ce nouvel album ne perd en rien le style alternatif, connu, de Sonic Youth. Sacred Trickster et What we know sont là pour en témoigner.

Un album qui s’écoute très facilement du début à la fin, contrairement à d’autres qu’ils ont pu produire précédemment et destinés en grande partie à des fans de musique underground.

Et malgré les années qui passent, les Sonic Youth n’ont absolument rien perdu de leur énergie et de leur style musical, qui leur colle si bien à la peau.

On ne peut espérer qu’une chose, c’est qu’ils ne s’arrêtent pas là et continuent à puiser ces sonorités pour nous livrer un autre bijou de ce genre et ce pour le plus grand plaisir de nos oreilles.
 
Label: Matador

 

Captation studio du titre Sacred trickster par Pitchfork

 

 

Captation studio du titre antenna par Pitchfork

 


 

Tracklist :

01 "Sacred Trickster"
02 "Anti-Orgasm"
03 "Leaky Lifeboat (For Gregory Corso)"
04 "Antenna"
05 "What We Know"
06 "Calming The Snake"
07 "Poison Arrow"
08 "Malibu Gas Station"
09 "Thunderclap For Bobby Pyn"
10 "No Way"
11 "Walkin Blue"
12 "Massage The History"

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