C'est le retour sur disque des flamboyants Arcade Fire, eux qui ont choqué la scène pop mainstream en 2011 !

Et ils étaient d’ailleurs un peu sur le cul Lady Gaga et Katy Perry ou encore Eminem, tous trois laissés sur le carreau puisque c’est bien nos amis canadiens qui ont remporté le Grammy de l’album de l’année avec leur troisième album The suburbs. Mais au delà de ces mascarades des récompenses des professionnels de la profession musicale, cela a permis de prouver une fois de plus qu’on pouvait toujours faire de la bonne musique tout en touchant un très grand public.

Cela aura aussi eu le mérite de démontrer d’une part qu’il faut arrêter de prendre le grand public pour des cons scatophiles qu’ils ne sont pas toujours, si on leur en laisse l’occasion, et d’autre part que la recette indie n’est pas un luxe réservé à ce qu’on appelle un peu trop rapidement des hipsters ou des snobs de la musique, n’en déplaisent aux majors qui pensent savoir ce qu’on aime à notre place. Et nous voici deux ans après, avec la sortie de leur quatrième album qui est aussi leur premier double album en date et qui les voit encore monter une marche dans la sanctification pop.

 

Grâce à une production assurée par Môssieur James Murphy de feu LCD Sound System et du label DFA, ils se paient même le luxe de tordre leur marque de fabrique pour qu’elle se fasse soutenir par une base post-punk bien reconnaissable par les fans du son DFA.

Mais l’emphase et le goût pour les cathédrales pop à la tonalité épique est bien sauve à défaut d’être tout à fait saine et c’est amusant de la voir se frotter par exemple à des rythmiques semi-afro comme sur le titre Here comes the night time sur ce nouvel album.

Reflektor est un grand album de par ses dimensions, ses 75 minutes qui justifient un double album à l’ancienne puisque c’est une minute de plus que la capacité d’un cd. Pour le reste sa réception par le public décidera si c’est aussi un grand album par ses qualités, car il en regorge indéniablement et il est légitime pour un groupe qui a acquis une telle notoriété et un tel succès critique de se lancer dans une entreprise d’envergure comme celle-ci.

Or en écoutant quelques titres ou moments qui peuvent apparaître dispensables à certains, comme ce dernier titre caché en fin du deuxième CD, en forme de sonorité de cassette qu’on rembobine, noyé dans une reverb et qui pourra apparaître comme posture hipster par certains comme pour une facétie rare et bienvenue pour des artistes qui ont atteint cette renommée et qui savent encore jouer aux apprentis sorciers sonores, quitte à bousculer un peu leur nouvel auditoire.

Fascinant et frustrant, Reflektor est donc l’album d’un groupe qui a touché la consécration, qui fourmille de très bonnes idées mais qui ne saît plus vraiment faire le tri avec de bien moins bonnes inspirations, ou qui ne laissera en tout cas plus personne leur dire qu’elles le sont.

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