Après avoir vécu à New York pendant 20 ans et sorti quatre albums avec son groupe Here We Go Magic, basé à Brooklyn, Luke Temple s'est installé en Californie du Nord vers 2016 et, tout en continuant à sortir occasionnellement des morceaux en solo sous son propre nom, il s’est inventé un alter ego, nommé Art Feynman.  

Cet Art Feynman est un animiste autoproclamé qui propose une musique arlequine combinant des influences folk, worldbeat, Krautrock, pop psychédélique et bien d'autres. Luke Temple poursuit dans la même veine avec son troisième album en tant qu’Art Feynman, intitulé Be Good the Crazy Boys, mais en apportant des modifications notables à son approche. Après avoir vécu relativement isolé pendant six ans, Luke Temple s'est installé à Los Angeles et a enregistré Be Good the Crazy Boys en studio, avec un groupe et Robert Shelton, ingénieur et coproducteur.

L'album a été fortement inspiré par des disques enregistrés aux défunts studios Compass Point aux Bahamas dans les années 80, notamment Remain in Light des Talking Heads, Mambo Nassau de Lizzy Mercier Descloux et Private Life de Grace Jones.

L'influence des Talking Heads est évidente sur des titres comme "Therapy at 3pm" et c’est un morceau d'art pop cinétique, guidée par la basse, influencé par David Byrne, et livré avec un solo de saxophone et beaucoup d'anxiété. Ailleurs, David Bowie est évoqué dans le refrain du funky "He Dances Light", également parcourue par un saxo, bien que les références musicales soient parfois aussi fugaces qu'omniprésentes, et que le tempérament ludique d’Art Feynman sonne toujours comme du Art Feynman.

Si quelque chose unifie l'album en dehors de ses influences et de la voix musicale distinctive de Luke Temple, c'est l'anxiété, l'énergie nerveuse apparaissant même sur un titre comme "Desperately Free" qu’on vient d’écouter, totalement en roue libre et aux accents caribéens, dans laquelle l'adverbe dans le titre fait le gros du travail. L'album se termine sur son morceau le plus solennel, "I Do", une chanson d'amour soutenue par un chœur et un piano, avec des clins d'œil inquiets aux réalités de la société contemporaine.

https://artfeynman.bandcamp.com/album/be-good-the-crazy-boys

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