Sur la foi d'un premier album sensationnel, Mirrored (2007), autant que sur le doute du départ de leur multi-instrumentiste et frontman Tyondai Braxton, Battles revient, affublé d'une pancarte digne d'une punchline de Don Draper dans leurs dos maigres, "MATHROCK", et soignent leur retour d'un direct.
Africastle nous sonne d'entrée, nous laisse exsangue, trempé. Avec l'absence de complexes d'ados en montée d'hormones, les trois musiciens ne changent pas leur ligne de conduite martiales et font raver.
On tape sur des futs de quelques sombres profondeurs, où l'on y danse, en transe, et crisse et dérape sur des guitares qui retombent toujours sur leurs pattes. Les rares lignes de voix (entre autre reine Kazu Makino des Blonde Redhead), comme extérieures à la musique, semblent enregistrées ailleurs, par un illuminé qui passait par là.
Peu à peu, le corps anonymement et frénétiquement guidé par les riffs, l'on semble se déplacer de cette salle de concert crade 'vers une after sur la plage, avec un marimba qui traine, une Gretsch saturée, des percussions sur containers, de vieux claviers cassés. Mais peu importe le flacon. Le rythme ne cesse de frapper. Sans protester, on acquiesce, on agit, on dérape.
Battles est un créateur d'ivresse.
2. Ice Cream (Featuring Matias Aguayo)
3. Futura
4. Inchworm
5. Wall Street
6. My Machines (Featuring Gary Numan)
7. Dominican Fade
8. Sweetie & Shag (Featuring Kazu Makino)
9. Toddler
10. Rolls Bayce
11. White Electric
12. Sundome (Featuring Yamantaka Eye)