Serrez les rangs messieurs ! L'empereur Bonaparte est de retour avec un deuxième album comme traité d'expressions musicales et scéniques. L'analogie est plus que facile à faire entre l'historique personnage corse et son héritier suisse, Tobias Jundt, leader emblématique de Bonaparte. Celui ci ne cache pas son héritage familial, son lieu de vie étant Saint Hélène, mais aussi l'Europe et le monde (conf. Myspace).
Connu pour ses lives endiablés et explosifs, la troupe bonapartiste revient à la charge après Too Much (2009) qui avait fait connaître l'univers punk/baroque déjanté de Bonaparte.
Avec My Horse Likes You,
sorti en France le 20 septembre dernier sur le label allemand
Staatsakt, Bonaparte se place sur différentes terres sonores (rock
psyché ou progressif, electro, punk, musique balkanique, etc.) où ses
fidèles soldats maîtrisent à merveille les compositions. Ce sont encore
la guitare et la basse qui dirigent, de multiples autres instruments
suivant le pas. La nouveauté, c'est aussi l'utilisation plus poussée de
l'electro, elle aussi efficacement maîtrisée.
Le groupe est connu par son sens de l'autodérision, les titres et
paroles des chansons nous le rappelle comme il faut. Mais ce sont
surtout leurs concerts qui ont l'air complètement fous avec des décors
et déguisements inspirés par le cirque et surtout, une foutue pêche
scénique !
L'Ouverture semble d'ailleurs tirer le rideau calmement, comme si on ne se doutait pas qu'on va en prendre plein la gueule.
My Horse Likes You brise ce silence théâtral pour tout faire
péter. Des beats grinçants et lourds, une guitare énervée pour un
morceau entêtant et bien défoulant. Se rajoute évidemment la voix de
celui qui dirige l'ensemble, Tobias Jundt à l'oeil noir et aux textes
délirants.
Pour résumer (et surtout parce que l'écoute de l'album vous le fera
comprendre), chaque morceau aborde un sujet, différent et loufoque,
toujours avec des rythmiques electro/rock/punk/acoustique tonitruantes.
On nous parle entre autre de cheval, d'orang-outan (Orangutang), d'ordinateur amoureux (Computer In Love), de boycott de tout ce qui n'a pas été fait par Bonaparte (Boycott Everything), ce dernier nous rassurant qu'il est né de lui même (L'Etat, c'est moi) et que son corps est un champ de bataille (My Body Is A Battlefield).
Comme tout empereur qui se respecte, on voyage aussi au Mexique (Intermission In Mexico), dans les Balkans (Technologiya) et en Orient (Adabmal), dans un saloon où Bonaparte se fait voler la vedette par son cheval (Rave, Rave, Rave) ou en avion mental 1èreclasse bien secouée (Fly A Plane Into Me).
Bonaparte maîtrise aussi plusieurs langues, l'allemand (Wir Sins Kein Menschen), l'espagnol et l'anglais, histoire de pouvoir jargonner avec l'ennemi.
The End donne le coup final à la bataille, les tambours annoncent
que le temps est venu de... se renseigner, par téléphone, sur Bonaparte
Airplane. Un répondeur vocal complètement timbré nous répond, le temps
est venu de sortir de la salle.
Burlesque et décalé, Bonaparte voyage dans les consciences modernes
d'une manière foutrement rythmée. My Horse Likes You est un album
défouloir et extravagant, d'une absurdité théâtrale qui ferait
regretter à Louis Napoléon de ne pas avoir fait de la musique. A écouter
et à voir promptement.
Myspace : https://www.myspace.com/bonaparte
Label : Staatsakt Rec.
Tracklisting de My Horse Likes You :
1. Ouverture
2. My horse likes you
3. Computer in love
4. Boycott everything
5. L'Etat c'est moi
6. Fly a plane into me
7. Rave rave rave
8. Intermission in Mexico
9. Technologiya
10. Wir sind keine menschen
11. My body is a battlefield
12. Oranguutang
13. Adabmal
14. The end