Les Canadiens ne sont pas seulement des excellents bûcherons, des producteurs de sirop d’érable, des défenseurs de la nature ou encore des amateurs de ski doux…mais ce sont aussi et surtout de très bons musiciens de rock indé! Depuis toujours le Canada nous plonge au cœur de sa culture, si particulière, et nous fait découvrir de véritables petites perles indépendantes. La preuve avec le projet Broken Social Scene, ou bien les groupes Most Serene Republic ou encore les tous récents Mother Mother. Mais n’oublions pas d’ajouter à cette liste Apostle Of Hustle. Ces Canadiens viennent de sortir leur troisième album, Eats Darkness, sous le label Arts & Crafts.
Le groupe s’est formé en 2001, grâce à un certain Andrew Whiteman. Pour vous rafraîchir la mémoire, ce musicien et chanteur, originaire de Toronto, s’est surtout fait remarqué en tant que guitariste au sein du collectif Broken Social Scene, au côté de Leslie Feist.
Mais c’est au cours d’un voyage, de deux mois à Cuba, qu’Andrew Whiteman décide de créer et de lancer Apostle of Hutsle, en compagnie de ses deux amis, Julian Brown (bassiste) et Dean Stone (batteur).
Très influencé par la musique Latine qu’Andrew a découvert sur l’île de Cuba, le groupe se fait remarquer peu à peu dans la région. Mais c’est à la sortie du premier album, Folkloric Feel en 2004, que le trio est acclamé par les critiques canadiennes. Cet album reprenait surtout de grands classiques de la musique sud américaine. Mais il faut attendre 2007, avec le second album, National Anthem of Nowhere, pour obtenir la consécration unanime de la presse. Cet album accueillait notamment la venue du percussionniste Daniel Stone et de deux musiciens du groupe Stars.
Avec la sortie de leur troisième opus, les canadiens de Apostle of Hutsle devraient plaire aux fans inconditionnels d’indie rock, à la fois dur et sombre, aux quelques tendances instrumentales. Car le trio délaisse un peu les influences latines explorées par les deux précédents albums, au profit d'une éclectique proposition sonore.
Apostle of Hustle nous propose treize titres aux sonorités rock brutes, parfois même angoissantes, comme le très sombre et réussi Perfect Fit, qui démontre bien ce que peut être l’indie rock au vingt et unième siècle.
Mais ce qui fait la personnalité propre de cet album, ce sont les différents interludes, si l’on peut dire, qui alimentent et constituent le fil conducteur de cet opus. Des interludes, variant d’une vingtaine de secondes à plus d’une minute, et qui nous plonge au cœur d’une lutte et d’une guerre…cris, paroles ou encore bruits de tirs nous glacent ainsi les oreilles entre quelques titres aux sonorités plus rassurantes.
Andrew Whiteman nous embarque donc dans une espèce de combat personnel ou non, au travers de titres à la fois influencés par des rythmiques espagnoles, comme sur Eazy Speaks, ou par l’electro avec Eats Darkness ou enfin par des sonorités plus pop avec How To Defeat A More Powerful Enemy, Xerses ou Blackberry ou de l’indé sur Soul Unwind.
Au final, on ressort de cet album, à la fois touché et déconcerté car Andrew Whiteman a ce talent pour nous transmettre ces émotions si particulières. Cet album fait preuve d’une intensité musicale incroyable. On pourrait peut-être reprocher à Eats Darkness d’être trop court, environ 35 minutes mais, d’un côté, c’est sans doute ce qui en fait sa force et en même temps, lorsqu’on s’appelle Andrew Whiteman, on peut se le permettre.
Myspace : https://www.myspace.com/apostleofhustle
Label : https://www.arts-crafts.ca/
Tracklist :
"Snakes"
"Easy Speaks"
"Soul Unwind"
"Sign"
"Perfect Fit"
"Xerses"
"What Are You Talking About?"
"Whistle In The Fog"
"Eats Darkness"
"Return To Sender"
"How To Defeat A More Powerful Enemy"
"Nobody Bought It"
"Blackberry"