Quel plaisir de retrouver la douce personnalité et la douce voix de José Gonzales dans une formation plus riche et enlevée que dans ses solos folk. Chose que l’on avait découverte avec le premier album des suédois de Junip qui s’intitule Fields et dont la genèse avait pris dix bonnes années suite à l’échappée de l’un des membres en Norvège pour étudier l’art.
Et les dix ans de maturation s’y faisaient sentir, non pas en ce que les morceaux étaient élaborés à outrance mais plutôt dans l’émulation qui semblait ressortir de trois riches personnalités qui ont pris le temps de mûrir leur collaboration. Cette émulation est tout à fait intacte avec ce nouvel album éponyme et les voit investir de nouveaux territoires plus électriques et plus pop parfois comme sur le titre your life your call, qui emmène la voix sensuelle de José Gonzalès sur des territoires qui lui révèlent un nouveau charme.
Car si l’on connaît la douceur de sa voix sur des morceaux lents et acoustiques, Junip montre qu’elle a toute sa place dans des morceaux où le champ sonore est rempli de tonalités d’orgues, de synthétiseurs chauds et de rythmiques affirmées. Les chansons y trouvent une étendue formidable et se révèlent tout aussi directes que complexes, et leur beauté tout aussi humble que majestueuse.