The Pastels sortent enfin un album à part entière après 16 ans d’absence (si on exclue un split album en 2009 avec le groupe japonais les Tenniscoats) et effectivement en dehors des fans d’indie rock ou d’indie pop d’une certaine génération, peu de gens les connaissent alors qu’ils sont en quelque sorte les figures de proue d’un mouvement musical qui sublimait la naïveté et la douce mélancolie, ce mouvement qu’on a pu appeller Twee pop, shambling pop ou encore anorak pop.
Ils ont donc eu une forme de succès d’estime de la part de connaisseurs, qui les voient aujourd’hui être cités non sans humour par un jeune groupe qu’on vous a présenté il y a peu, les This many boyfriends dans leur chanson I don’t like you, (cos you don’t like The Pastels).
Mais surtout leur frontman Steven Pastels a participé à travers son label 53rd and 3rd à lancer la carrière de groupes comme Jesus & Mary Chain, the Vaselines et j’en passe des moins connus.
Voilà donc qu’ils sortent leur cinquième album qui s’appelle Slow summits, un titre qu’on pourrait prendre comme une forme d’ironie dans le fait qu’ils ont toujours confié leur manque d’ambition et qu’atteindre des sommets à leur rythme pouvait sans doute tout à fait leur convenir.
Et d’un certain point de vue ils ont atteint ce sommet, si ce n’est en terme de popularité, en tout cas en terme de réussite et de réalisation de soi en tant que groupe. Tout en restant extrêmement mélodiques et pop, leur musique au fil des années a gagné en chaleur et en tranquilité à travers des arrangements qui, au lieu de donner une impression baroque et de pêcher par excès en voulant trop en mettre, se comportaient comme des grandes couvertures sonores chaudes dans lesquelles on aurait envie de se blottir pour nous emporter dans un monde magique et serein.