Retour sur le devant de la scène de cette collaboration 100% berlinoise entre le duo Modeselektor et le producteur Apparat avec un album qui sort 10 ans après leur toute première collaboration sur 4 titres, sorti à l’époque sur Bpitch Control, le label de la prêtresse electro Ellen Alien, et donc 4 ans après leur premier album sous le nom Moderat.
Mais qu’ont-il bien pu foutre pendant les 4 ans qu’il a fallu attendre ce nouvel album ? Vertige de la piste d’enregistrement vide ? Epreuve du second album ? Et bien en fait comme c’est un « super groupe » électro, et qui dit « super groupe » dit d’autres groupes à l’interieur, et prolifiques en plus, donc chacun a fait ses petits albums de son côté , ses grandes tournées , je veux dire la vie continue avec leurs identités premières et c’est très bien comme ça.
Bon, ceci dit il faut reconnaître que cette association fonctionne vraiment bien à nouveau, même si on se rend compte qu’il tire davantage vers les univers éthérés et classieux d’Apparat, le duo Modeselektor apportant encore de son côté, sa science de la rythmique pêchue et inventive. Mais cette collaboration démontre que des producteurs électro qui travaillent ensemble sur un même projet relève quelque part, comme dirait fort justement Jean-Claude Van Damme, d’une oeuvre qui remixe des remixes de ce qui fait la force de l’un, sublimé par les autres et inversement.
Mais ce que Jean-Claude n’avait pas prévu c’est que cela emmènerait Moderat sur certains vocaux tirant vers les influences de l’électro Uk et ses voix caractéristiques empruntées au UK garage des années 90 ou au post-dubstep de Jamie XX sur quelques titres comme « Let in the light » ou « Therapy ». Mais la pop est quand même là, notamment quand Apparat fait son bellâtre et que maintenant qu’il a tout à fait confiance en son chant il se prend pour la version cool de Chris Martin « parce que moi je mets des effets dans la voix et regarde hop je peux mettre en boucle ce que je viens de chanter , et pas toiiii ».
Mais bon même si je me moque un peu, il faut reconnaître que c’est un album d’esthètes et de producteurs rares qui mérite leur rang sur une scène Electro racée et un un peu popisée pour faire plaisir à madame et pour faire croire à monsieur qui aime les machines qu’il est un peu humain quand même, au fond.