Retour des trois nymphes aux synthétiseurs d’Au Revoir Simone après un assez long break mais qui valait le coup car ce nouvel album intitulé Moving Spectrums est beaucoup plus arrangé et sophistiqué que les précédentes productions de ces belles américaines.
Et justement en parlant de “spectrum” et bien le spectre sonore sur cet album est très riche et, si leur musique était un tableau, l’enchevêtrement des claviers analogiques et numériques fonctionneraient alors comme des aplats de couleurs, avec le mix vocal en relief au premier plan.
Quant aux rythmiques, elles ont le feeling très métronomique des boîtes à rythmes des premiers disques mais sans le côté très lo-fi d’alors ce qui ajoute à la sophistication de leurs nouveaux morceaux. Le registre reste cependant celui de la douce mélancolie servie par des voix tendres et cajolantes de naïades au teint diaphane qui ont visiblement pris le temps de garder leurs meilleures chansons lors de ce long break avec des épisodes plutôt tristes mais accrocheurs, d’autres plus enlevées et presque dansants et d’autres plus dramatiques bien que chuchotées.
Moving spectrums est donc un album qui leur fait encore passer un palier d’aboutissement et de réussite en tant que groupe, de par une certaine hausse de qualité en terme de production sonore, mais aussi grâce à l’affirmation d’un style qui aurait pu paraître anecdotique et surtout peu résistant à l’épreuve du temps.