Définitivement à ranger dans la catégorie des ovnis et c’est le moins qu’on puisse dire et ce n’est pas fait pour nous déplaire d’ailleurs. Ils sont pourtant bien de ce monde, mais rien que de savoir dès le départ que ce trio de rap et r’n’b déviant nous vient d’Ecosse suffit à lever plus d’un sourcil au ciel, mais si je continue en vous disant que leur premiers EP ont été signés sur le label américain Anticon, l’écurie de Why?, Baths et Dose one, et que l’album que je vous présente aujourd’hui sort sur le label anglais Big Dada, qui compte dans ses rangs Anti-pop consortium, Roots Manuva ou encore Spank Rock, alors là ça devient carrément intéressant.
Leur musique est donc dès le départ et, comme on pouvait l’éspérer, très difficile à définir car elle mêle le rap alternatif, l’indie-pop, le reggaeton, un r’n’b lo-fi et la musique électronique. Elle est née en 2008 à Edinburgh de la rencontre d’Alloyssius Massaquoi, Kayus Bankole et G Hastings qui y ont chacun mis un peu de leur origines du Libéria, du Nigéria et de l’Ecosse.
Le résultat appelle indéniablement des comparaisons avec l’émulation qu’on pouvait trouver à Bristol au début des années 90 dans la rencontre de Robert Del Naja, Grant Marshall et Andrew Vowles qui formèrent alors le groupe Massive attack. L’environnement dans lequel nous plongent ces Young fathers est particulèrement claustrophobique et parfois oppressant et c’est la voix, le chant ou la parole qui libère souvent l’auditeur de l’oppression sonore particulièrement enivrante qui la précède.
Il semble aussi que la musique et le chant se disputent constamment la garde de la mélodie qu’ils tentent à tour de rôle d’enfanter, la musique quand elle ne se concentre pas uniquement sur le rythme ou des sonorités malades, le chant quand il ne scande pas des paroles ciselées d’une sorte de prêche de magie noire. Dead est donc un impressionnant premier album qui donne particulièrement envie de les voir en chair et os sur scène, avant qu’ils soient dead en tout cas.
https://www.young-fathers.com/