Quatrième album et bientôt dix ans de carrière pour la formation de Brooklyn ! Et le groupe a bien changé depuis ses débuts, avec quelques membres en moins et à présent réduits au duo de Sean Greenhalgh et du leader et chanteur glapissant Alec Ounsworth. Mais c’est toujours sous le nom qui leur a apporté le succès qu’ils nous reviennent pourtant, celui obtenu à la faveur des blogs musicaux et qui les définissaient comme les premiers à bénéficier de manière aussi spectaculaire de cette nouvelle façon pour les groupes émergeants de se faire connaître.
Leur nouvel album s’intitule Only Run et c’est toujours de manière très “do it yourself” qu’ils ont décidé de le sortir, c’est à dire via le label Xtra Mile Recordings pour la Grande-Bretagne et de manière totalement indépendant pour le reste du monde.
Et un peu à la manière de l’album de leurs débuts, Alec Ounsworth a sorti ses tripes et mis tout son coeur dans la composition de ce nouvel album qui se développe donc comme une vision artistique très singulière, qui navigue entre la synth-pop et indie rock.
L’apport électronique semble avoir pris une importance particulière pour ce quatrième album, soit par inclinaison et volonté de changement, soit pour pallier au départ de ses musiciens - pourraient arguer les plus mauvaises langues.
Deux invités de marque sont à noter sur ce nouvel album, avec la participation de Matt Berninger de The National, dont la voix grave et posée apporte un contraste bienvenu au chant glapissant et plus aigu d’Ounsworth, et dans un tout autre genre, le touché de Kid Koala DJ virtuose de l’écurie Ninja Tune apporte sa sensibilité et son sens unique de la manipulation sonore à partir de platines vinyles, réputé qu’il est de s’en servir comme d’un instrument à part entière.
J’ai été étonné de voir plusieurs critiques musicales bouder leur plaisir sur cet album qui selon moi montre une forme de renaissance de Clap Your Hands Say Yeah, plus affirmée, et avec une forme d’unité qui transparaît malgré les différentes humeurs et orientations que peut prendre l’album, et des moments véritablements étincelants.