Un homme au masque tribal dont le premier album eponyme avait apporté une bien belle pierre à l’avènement du post-dubstep, l’affirmant même comme au firmament de ce mouvement aux côtés de James Blake, Burial ou encore Mount Kimbie. Et pour son deuxième album qu’il a intitulé "Wonder where we land", il a réuni autour de lui une pléthore d’amis très classes, avec la participation des filles de Warpaint, d’Ezra koenig de Vampire Weekend, mais aussi de Jessie Ware et du roi de la trap music A$AP Ferg .
Le niveau de ces collaborateurs nous apparaît comme un bon indicateur du chemin parcouru par Aaron Jerome depuis ses débuts en tant que Sbtrkt. Et si le premier album croisait tranquillement dans les eaux des basses dubstep au groove désarticulé, sur un navire fait de synthés ensoleillés, le deuxième ne se laisse pas apprivoiser aussi facilement. Bien au contraire, Wonder where we land porte bien son nom car au nom de la recherche musicale, on peut parfois se sentir désorienté.
Comme avec l’étrange autotune sur la voix de Caroline Polachek du groupe Chairlift qui joue à cache cache avec le mélodieux sans jamais réussir à le trouver, ou encore ce morceau bavard avec Ezra Koenig que James Murphy aurait pu composer s’il n’avait pas fait sonner le glas pour LCD soundsystem. Mais c’est aussi l’album d’un artiste dont le goût pour la découverte et pour la licence artistique l’a amené à laisser le micro à un jeune d’à peine 18 ans , Raury, pour une impressionnante ballade rappée en apnée et un peu sombre et downtempo à la massive attack.
Malgré ce que peut laisser apparaitre ce syndrôme du deuxième album plein de featurings, souvent synonyme de “béquilles” pour les compositions, force est de constater que Sbtrkt a choisi de prendre des risques et de ne pas se reposer sur ses lauriers.