Daniel Woolhouse a créé son projet d’electronica vaporeuse Deptford Goth en 2010, et a depuis sorti une successions de singles dans lesquels il a fait montre d’une progression subtile entre des tonalités glitch abstraites et l’onirisme plein de soul de son premier album en 2013 , Life after Defo.
Voici que sort à présent son deuxième album, Songs, sorti sur le label 37 adventures, avec 11 titres de mélancolie langoureuse et de dream-pop ensoleillée. Son chant y est toujours élégiaque, songeur à l’instar de Stephin Merritt des Magnetic Fields tandis que sa voix de Tenor rappelle par moment un Owen Palett plus marmonnant ou Justin Vernon de Bon Iver quand il se laisse aller à des falsettos. L’album Songs ménage de grands espaces aux côtés d’un piano économe et de nappes de synthés associés à des rythmiques dépouillées sur lesquels la voix mènent la danse.
L’univers offert par Deptford Goth est apaisant et rassérénant et semble avoir été créé pour accompagner les couchers de soleil de nos dimanches et le spleen qui l’accompagne. Mais cette musique n’est pas dénuée d’énergie pour autant, celle de l’association entre sensualité et une élégante tristesse qui créent une atmosphère très forte.Mais si tout s’enchaine très bien sur cet album, on peut lui reprocher de ne pas avoir davantage diversifié son répertoire et Depford Goth gagnerait à varier davantage son écriture sur les prochains albums.
Reste que l’album Songs est une magnifique illustration de la subtilité des formes d’expression du désir, offerte ici sous son incarnation la plus pondérée.