On le rappelle, l’homme aux manettes de The Soft Moon s'appelle Luis Vasquez et s’est fait connaitre en 2010 avec un album éponyme aux accents Krautrock et shoegaze qui rendait un bel hommage à la coldwave des années 80 et à l’EBM des mêmes années.
Pour re-situer, L’Electronic Body Music c’est ce genre musical né en Belgique et qui intégrait dés éléments de musique post-industrielle à la Synth punk. Ce premier disque avait alors suscité beaucoup d’interêt car il apparaissait alors comme bien plus que la somme de ces différentes influences. L’album Zeroes lui a alors succédé en 2012, avec bien moins de succès dans les intentions qui restaient bien davantage en surface. Mais avec Deeper, le voici qui va chercher plus loin (et plus profond évidemment) dans ce qui avait fait l’interêt de ses débuts : l’abrasivité, la martialité des rythmiques, le faux bordel dans ce qui se révèle au final comme des arrangements tirés au cordeau et une démarche tournée vers l’innovation.
Deeper maltraite les thèmes du Suicide, de la vulnérabilité et de la sémantique autour de la guérison même si l’on se doutait qu’avec de telles sonorités et cette rage étouffée dans une voix torturée par les effets, Vasquez n’allait pas chanter le retour du printemps et les jeunes filles en fleurs. Paranoïa, tourments intérieurs, décrépitude et creep-itude sont là pour nous faire frissonner autant que nous ravir et la douleur nous apparaît ici par moments bien délicieuse.