C’est une complète mise à nu que nous offre Youth Lagoon sur son troisème album qu’il a intitulé Savage Hills Ballroom et pour lequel il a quitté L’Idaho pour enregistrer à Bristol en Angleterre.
C’est Ali Chant, le producteur de Perfume Genius , Giant Sand ou Gravenhurst qui a aidé à révéler les qualités vocales du jeune américain, jusqu’ici dissimulés sous une reverb pudique et rêveuse. Et on peut dire que le résultat, sans filet, sur cette voix aux lamentations et aux falsettos androgynes s’avère très touchant même si elle apparaît relativement singulière. Elle rappelera sans doute à certains Wayne Coine des Flaming Lips ou Will Wiesenfeld du groupe Baths. Le premier Morceau de l’album se termine d’ailleurs dans un breakbeat électronique que n’aurait pas renié ce dernier mais ne vous y fiez pas car la majorité de l’album relègue la synthèse à un rôle de figuration ou de décoration tandis que pianos, cuivres mènent la danse des émotions. La mélancolie est douce amère comme un coucher de soleil du dimanche, avec des textes sur des vérités cruelles ou ironisant sur les effets pervers des réseaux sociaux où honte, abus, narcissisme et validation sociale se côtoient.
L’album Savage Hills Ballroom Powers réinvente donc la musique de Youth Lagoon sans pour autant retirer les qualités intimistes de sa pop de chambre, mais en la sublimant plutôt par une expression plus directe d’une voix au naturel.
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