Avec un troisième album en 13 ans de carrière on peut dire que les américains d’Autolux savent se faire désirer. Leur rock alternatif tombait souvent sous l’étiquette shoegaze des critiques musicales, une case dont ils semblent s’être affranchis sur Pussy’s Dead, leur nouvel album qui les voit manipuler l’électronique pour des expérimentations pop sombres et inquiétantes avec l’aide du producteur Boots, qui semble aussi à l’aise sur un album de Beyonce que sur les bizarreries du trio Autolux. On navigue alors entre les paysages électroniques escarpés qui rappellent ceux des albums Kid A ou Amnesiac de Radiohead et des morceaux d’indie rock effrontés. Tout le travail d’Autolux sur cet album semble de concilier leur ancienne complexion portée sur les guitares et leur nouvelle incarnation d’intelligences artificielles frondeuses. Carla Azar’s fait des merveilles à jouer d’un kit de batterie très inventif tout en chantant, et rappellant un peu d’humain, un peu détaché au demeurant, à la froideur de l’univers de ce nouvel album Pussy’s dead. Si ses 10 morceaux apparaissent sans doute quelque peu inégaux, avec autant de réussites artistiques que d’expérimentations hasardeuses, cette nouvelle incarnation reste particulièrement originale et intriguante.