Archy Marshall de son vrai nom et qui a commencé sa carrière sous le pseudonyme Zoo Kid quand justement il n’était encore qu’un “kid” mais très vite il s’est auto-proclamé King Krule pour son premier album juste avant ses vingt ans. Il a alors continué à travailler sur de nouveaux morceaux pendant plusieurs années mais sans en être totalement satisfait, à l’exception d’une poignée de morceaux de blues hip-hop qui a fait l’objet d’une sortie sous son vrai nom d’Archy Marshall en 2015.
Pour son véritable deuxième album The Ooz sorti ce mois-ci, le songwriting a encore évolué et s’est affiné mais subsiste ce sentiment de chaos maîtrisé, dans un mix disparate de fragments jazzy, ambiant, de hurlements plaintifs, et de morceaux loung subaquatiques. Un supplément d’âme est amené par le saxophoniste Ignacio Salvadores qui apporte ses propres lamentations, pour soutenir les riffs et arpèges de guitare clairsemés de King Krule et sa variété de façons de chanter ses textes.
Et pour ses textes on retrouve d’ailleurs des dénominateurs communs avec ses précédents disques avec notamment cette référence récurrente à l’eau, que ce soit par noyade ou pour sa couleur bleue, comme le bleu du blues et donc pour en tirer la sémantique jusqu’au sentiment auquel il renvoie. Les villes et leurs rues étouffantes ne sont jamais très loin non plus.
Ce nouvel album The Ooze nous rappelle en tout cas en 19 morceaux pour 66 minutes que l’univers de King Krule est unique en son genre, certains l’aimeront chaotique, rauque et poète punk maudit, d’autres l’aimeront lorsque le temps ralentit dans une sorte d’étrange moiteur sensuelle et glauque à la fois, où ses émotions sont murmurées mais loin du crooner, on ressent toujours dans l’accentuation de voix inimitable le bad boy, ou le lad des banlieues anglaises.