Creep Show est une collaboration entre John Grant un chanteur sardonique, et le groupe de musique électronique Wrangler qui comprend en son sein le leader de Cabaret Voltaire Stephen Mallinder, Philip Winter du groupe Tuung et Ben “Benge” Edwards, tous des collaborateurs plus qu’expérimentés, et c’est donc sans surprise que leur musique sous le nom de Creep Show s’avère hors du commun. Le combo Wrangler y apporte le fun bizzaroïde, comme à tout ce qu’ils touchent d’ailleurs, comme lorsqu’ils se sont associés à La Roux et Serafina Steer sur leurs propres albums, ou lorsqu’ils font davantage un travail de fond sur plusieurs morceaux comme sur le projet Lone Taxidermist de Natalie Sharp, et son premier album Trifle.
De son côté, le goût de John Grant pour la musique électronique a commencé avec son premier album solo, Pale Green Ghosts pour lequel il avait confié la production à Biggi Veira du groupe Gus Gus.On serait donc tenté de dire que le supergroupe Creep SHow dont on vous parle aujourd’hui est une association de rêve ou conclue au paradis, l’album Mr Dynamite est en tout cas diaboliquement malin.
Leur première rencontre a eu lieu pour un remix du single “Voodoo Doll” de John Grant, dont l’electro-funk semble être un modèle pour les morceaux Pink Squirrel et le morceau qui a donné son nom à l’album Mr Dynamite, dont les bizarreries électroniques sont pour le moins saisissantes.
L’album a été enregistré au studio de Ben Edwards à Cornwall, à l’aide d’une armada de synthés analogiques pour créer des chansons aussi variées que “Lime Ricky” et ses collisions de rythmiques breakées et de vocoders ou que “Tokyo Metro” et ses sonorités de jeux vidéos. John Grant y semble tout aussi dans la spontanéité que le reste du groupe, offrant des performances chantées plus théâtrales que sur son projet solo. Son refrain presque rappé sur le morceau “Modern Parenting” qu’on vient d’écouter semble être un clin d’oeil au phrasé potache du groupe Bloodhound gang sur “Why’s everybody’s picking on me”.
L’ambiance générale de l’album correspond bien au nom du groupe Creep Show, c’est aussi inquiétant que ludique et règne une sorte de malaise, tout comme celui qu’on ressent lorsqu’on s’amuse à faire quelque chose alors qu’on sait qu’on sait qu’il n’est pas très bien vu de le faire.
Leur premier album est une bizzarerie menée de mains de maîtres (au pluriel), pleine de sophistications en tout genre et peuplée de fortes personnalités qu’on ne peut que vous recommander.
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