Jay Som c’est le pseudo de la californienne Melina Duterte, un projet DIY qui s’est très vite retrouvé signée sur le label Polyvinyl avec Turn Into en 2016, une sélection parmi ses tout premiers morceaux qui a su retenir l’attention de nombreux médias de la sphère indie. Elle en a donné une suite l’année suivante avec l’album Everybody Works, qu’on peut vraiment considérer comme son premier album à part entière qui s’est retrouvé propulsé dans les charts des albums indépendants du site Billboard.
Elle parvenait alors à séduire encore davantage de monde avec une production texturée de façon très personnelle autant que pour ses textes à coeur ouvert. Et là où Jay Som améliore encore davantage le cocktail avec Anak Ko, l’album que je vous présente aujourd’hui, c’est sur la composition en général et la cohérence des chansons au sein d’un album à part entière.
Anak Ko a été composé pendant une retraite au parc mystique de Joshua Tree, puis enregistré dans son home studio, arrangé, produit et mixé par Melina Duterte elle-même mais en invitant pour la première fois d’autres musiciens, dont ceux qui l’accompagnent en live.
Et bien qu’il apparaisse très contemporain, Anak Ko lorgne légèrement sur de larges influences 80’s, particulièrement sur le morceau “Tenderness” qui rappelle Prefab Sprout ou encore Superbike, plus proche des Cocteau Twins pour sa part, avec ses couches de guitares rythmiques tournoyantes et sa batterie syncopée qui offrent une atmosphère moelleuse à son chant planant.
La voix de Milena Duterte est toujours douce, et son chant accessible ne paraît pas tant s’évanouir à mi-chemin que de se faire envelopper par l’instrumentation. Ailleurs, la pop orchestrale du groupe The Walker Brothers semble avoir influencé les arrangements de cordes sur l’élégant morceau “Nighttime Drive. Le morceau le plus expérimental est aussi celui qui a donné son nom à l’album Anak Ko, avec sa rythmique lancinante et régulière qui soutient des sections mélodiques plus pensives et chaleureuses mais tout aussi inquiétantes.
Une autre saveur bien différente est proposée par la steel-guitar slidée de Nicholas Merz sur le morceau de fin “Get Well”, allant chercher davantage vers la country mais d’une façon un peu somnolente. Malgré ces quelques variations, l’album Anak Ko est une album réconfortant et apparait plus homogène que les premières sorties de Jay Som et réussit son mariage entre un sound design très immersif et un songwriting très engageant.