Wajatta on le rappelle c’est le duo formé par le producteur électro et DJ John Tejada et Reggie Watts, musicien et comédien que vous aurez pu apercevoir dans le late late show de James Corden si vous vous intéressez aux talk shows américains, dont l’éloquence est sans pareille, surtout lorsqu’il s’agit de funk ou Rythm & Blues.

Leur nouvel album “Don’t Let Get You Down” puise ses influences dans le monde entier, que ce soit des murs industriels du Berghain à Berlin, ou du club Printworks du sud de Londres, mais à vrai dire elle nous vient tout de même principalement des Etats-Unis avec une forte influence de la house, que ce soit celle des débuts à Chicago ou celle de Detroit qui a davantage influencé la techno. Au milieu, différents autres éléments comptant parmi eux le funk des années 70, la pop, l’electro, la soul, le hip hop ou la disco peuvent se sentir un peu c mpressés dans le mélange des genres et alors que certains s’épanouissent, d’autres sont hélas confinés.

L’album commence avec “Renegades” où le chant de Reggie Watts est utilisé comme instrument, comme elle le sera de toutes façon sur l’ensemble de l’album comme lorsqu’il avait fait la démonstration de l’utiliser à l’aide d’une pédale de loop sur son épisode des Tiny Desk de NPR. C’est un morceau qui monte en tension sans réel climax pour ensuite passer le relai à “Little Man”, un titre plus minimaliste qui mise tout sur l’électronique et sur un groove froid des plus robotiques sur lequel Reggie fait la conversation tout seul à la manière d’un Mikky Blanco.

Il montre une impressionnante palette vocale sur le titre “Don’t Let Get You Down” que le duo a d’ailleurs joué live sur le Late Late Show with James Corden, et qui est un morceau fort, comme le prouve d’ailleurs son utilisation pour le nom de l’album.

“Depth Has a Focus” est l’un des morceaux les plus courts et aussi le plus sombre, à la limite du sinistre alors que le titre “Realize” rappelle davantage Roy Ayers, avec les paroles et le chant qui mènent la danse.

Mais si le chant de Reggie Watts est impressionnant, les paroles ne semblent pas être sa préoccupation première, à l’exception du délire anglo-américain aussi drôle que fascinant du titre “Marmite” qui mélange la scène rave londonienne et cette confiture à l’odeur nausabonde à des américanismes en tout genres.

A d’autres moments c’est la production impeccable de John Tejada qui prend le pas, comme sur le titre “Tonight” inspiré des années 80 ou “138” qui puise son inspiration dans la house de Chicago au point de rappeler l’énergie positive du morceau “Can You Feel It” de Mr Fingers mais dans une tournure plus moderne.

L’album “Don’t Let Get You Down” est donc un voyage dans les racines de la techno, de la house et de la musique électronique, qui n’est pas aussi original que les précédents du duo mais qui vous garantit tout de même des moments d’extase exceptionnels.

https://soundcloud.com/wajatta

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