Au fil des années 2010, Vinyl Willians s’est imposé comme un compositeur privilégié de pop psychédélique enveloppée dans des textures chillwave et traduite en mélodies de couleurs vives.
Son nouvel album Azure garde cette facette de pop brumeuse intacte tout en proposant une expérience légèrement moins immersive que ses précédents opus. Cette fois, au lieu de laisser ses auditeurs s’enfoncer dans ses compositions comme dans des coussins fatboy, il n’a pas peur de leur filer quelques frissons sur le chemin.
Ainsi des morceaux comme “Zum” et “Never Tell The World” ont des rythmiques enlevées, des guitares saillantes et des mélodies délicates qui récompensent toute écoute attentive des morceaux au lieu de simplement se laisser porter par l’ambiance. Ils sont toujours enveloppés dans une matière cotonneuse mais il y a à présent un petit quelque chose de légèrement plus viscéral à l’oeuvre.
Bien entendu il y a encore des titres comme “Machu Picchu” et “LA Egypt” où les guitares se noient dans la reverb, où les synthés sont sveltes et où la voix de Vinyl Williams se fait quasi transparente pour créer un moment parfait de relaxation, mais mêmes ceux-là apparaissent légèrement plus immédiats, et tout aussi capable de s’aiguiller vers un passage complexe et progressif que de s’évaporer en un nuage. Le disque se montre aussi apaisant que passionnant, et la belle ballade nocturne “Soft Soul” est un bon exemple de sa capacité à bercer autant que séduire.
L’album est composé ainsi de morceaux qui reposent sur cette même recette astucieuse, et c’est sans doute la musique la plus accessible de Vinyl Williams à ce jour. Il montre ici une belle évolution en tant qu’auteur-compositeur et affûte des compétences déjà affirmées en tant artisan de mondes musicaux oniriques, tout en offrant une série de morceaux pop psychédéliques qui le place dans le haut du panier du genre.
https://vinylwilliams.bandcamp.com/