Amber Sermeńo et Andy Jordan étaient encore en activité au sein de leur groupe de post-punk funky The World quand leur est venu l’idée du concept de Naked Roommate, un projet en forme de refonte de l’énergie dansante de The World en une formule plus cinématique et ombrageuse.
Et en quelques mois, le groupe The World a splitté, et Naked Roommate a sorti son premier album Do the Duvet.
C’est donc l’oeuvre d’un duo formé par Amber Sermeńo et Andy Jordan
Oui et non car Michael Zamora et Alejandra Alcala les ont aidé à enrichir leurs morceaux mais c’est vrai que beaucoup de cet album Do the Duvet est construit à partir du chant boudeur d’Amber Sermeńo et des programmations de boîte à rythmes d’Andy Jordan.
Les arrangements spacieux rappellent les groupes des eighties qui ont vécu à la croisée de la funk et de la no-wave. Les boîtes à rythmes qui claquent, les lignes de basse répétitives, et le chant monotone d’Amber Sermeńo rappellent Young Marble Giants jusqu’à ce qu’une guitare lead et des samples de cloches distantes élargissent le paysage sonore.
Et si Naked Roommate avaient un vrai batteur en leur sein, des morceaux comme “Fake I.D.” et “We Are the Babies” pourraient sonner comme des re-créations d’ ESG.
En écoutant Naked Roommate, on pense à Liquid Liquid ou Lizzy Mercier Descloux.
Ces influences sont bien présentes mais les rythmes mécaniques et les lignes de synthé parcimonieuses imprègnent l’album d’une forme d'électro plutôt sombre qui les distingue un peu de ces références pourtant évidentes.
De prime abord, la production semble plutôt ouverte mais l’album Do the Duvet cache en son sein de subtils détails, cachés sous plusieurs couches de reverb et de synthés.
Ainsi il peut être aussi vivant et fun avec les tonalités de calculatrice et avec le saxo du titre “Fondu Guru” que lorsqu’ils nou s invite dans un brouillard hypnotique sur le morceau “Repeat”
Ce premier album Do the Duvet crée donc un monde caverneux de morceaux qui balancent entre célébrations légères et un sentiment plus robotique et sinistre, un peu comme une fête pour robots sous tranxen, c’est aussi étrange que captivant sans pour autant trop se prendre au sérieux.
https://nakedroommate.bandcamp.com/album/do-the-duvet