Après avoir sorti un mix de morceaux originaux inspirés de ses aventures en tournée grâce au label du club londonien Fabric, Kölsch nous revient sur le label Kompakt avec son quatrième album Nowhere Now Here.
Ses trois premiers albums étaient nommés d’après les années charnière de sa vie, à commencer par son année de naissance 1977 et ajoutant 6 ans à chacun des albums suivants.
Et plutôt que d’explorer les années rave des nineties, il saute directement à 2020 avec son nouvel album, pour documenter ses sentiments du moment en musique plutôt que de continuer à se tourner vers le passé et à raconter sa jeunesse.
Mais fondamentalement, ce disque n’est pas très éloigné de ses précédents
Kölsch est toujours adepte de cette techno large et mélodique avec des orchestrations pour grand écran de son fidèle collaborateur Gregor Schwellenbach, et ses tracks sont toujours aussi compatible avec le dancefloor qu’elles sont pleines d’émotions pour une écoute domestique.
Néanmoins il apparaît sans doute plus urgent et direct, que ce soit en réponse au climat politique ou environnemental ou en relation avec ses expériences personnelles, et c’est aussi ses compositions les plus raffinées et les plus déléctables qu’il ait pu nous proposer.
Il s’ouvre sur une rythmique formée par des cordes acoustiques très vite rejointes par des harpes et des pianos très rythmiques également de façon très régulière, puis prend son rythme de croisière avec le morceau “Shoulder of Giants”, un mélange de cordes riches et une boucle de synthé retentissante. “Remind You” ensuite est plus jazzy et chaleureux avec ses caisses claires jouées au balai, sa trompette séduisante et un sample vocal curieux et malicieux qui dit “I hear you found someone else, does she remind you of me?” par dessus une base techno à la Jeff Mills.
Il évolue donc sans oublier d’où il vient en somme
Kölsch trouve donc un équilibre assez plaisant entre le drama chargé de cordes des hymnes passés comme son inoubliable titre "Grey" et la montée en puissance calibrée pour les festivals des morceaux comme l'Orbital-esque "Fandango" ou l'électro-trance du morceau "Romtech User Manual"
Le duo Beacon du label Ghostly International est aussi invité sur deux morceaux, apportant des voix mélancoliques à la house progressive cuivrée du morceau "Time" avant de revenir à la fin de l'album pour la rassurante berceuse intitulée "Pause".