Les deux premiers EP de la productrice, chanteuse et DJ d'origine sud-coréenne Park Hye Jin présentaient au monde son fascinant mélange de house, de techno et de hip-hop, associant des rythmes de danse enlevés à un chant et un rap bilingues et à l’humeur un peu détachée et boudeuse, basculant parfois dans des moments plus agressifs. Son premier album, totalement autoproduit, nous arrive plus élaboré que ses EP, mais semble aussi plus spontané et improvisé.
Les paroles de Park Hye Jin sont plus directes sur le plan émotionnel, et sa voix inébranlable apparaît ici imposante, même lorsqu'elle se languit de sa famille, comme sur le morceau Before I die, au rythme relativement lent.
Le morceau club le plus optimiste de l'album nous est proposé dès le morceau d'ouverture avec "Let's Sing Let's Dance", qui associe son chant direct à des paroles coréennes sur un rythme house rapide mais dépouillé.
À l'exception du morceau techno "Hey, Hey, Hey", le reste de l'album n'est étonnamment pas aussi orienté club. Park Hye Jin insère en effet des guitares atmosphériques et une rythmique sobre et lente sur le titre "Good Morning Good Night" et propose un mantra hip-hop sur le titre "Me Trust Me". Puis le morceau "Where Did I Go" juxtapose joliment des pianos délicats à des rythmiques rap endiablées et des rimes pleines de détermination.
Une série de titres au milieu de l'album ne cache pas ses désirs charnels, que ce soit avec l'obsédante "Can I Get Your Number" ou avec le hip-hop housy crépitant de "Sex with ME (DEFG)", une suite plus explicite et plus experimentale du titre "ABC" de Park Hye Jin sorti en 2018. Quant au titre "Sunday ASAP", il pourrait avoir été pioché parmi les morceaux les plus expérimentaux d'un CD de Miami bass du début des années 90, avec ses basses fécondes et son sample vocal suggestif.
L'album s'achève alors sur "i jus wanna be happy", qui capte une atmosphère aussi déprimée que réconfortante avec ses rythmes trap et son chant brumeux.
https://parkhyejin.bandcamp.com/album/before-i-die
