Ce premier album solo du chanteur et acteur anglais Jordan Stephens est une jolie découverte qui révèle sa profondeur musicale après plusieurs écoutes, car le premier tour de platine passe presque trop easy au départ .

Le morceau d'ouverture "Son of a Gun" est une exploration légère de l’affirmation de soi, stimulée par l’indéniable confiance en lui de Jordan Stephens. L'acceptation de ce qu’on est se fait le moteur du morceau, et de l'album dans son ensemble, mais les propos récurrents sur la façon dont on peut mieux se comporter au quotidien ne le font heureusement pas tomber dans l’arrogance ou l’excès d’auto-mansuétude en quelque sorte.

Sur des rythmes aussi énergiques et entraînants que ses rimes, Jordan Stephens révèle que le véritable avantage d'avoir une estime de soi sans équivoque est qu'il vous permet aussi de mieux aimer les autres. Le titre “Wicked" est également le reflet de cette confiance tranquille qui se dégage de son oeuvre.

Les notes inquiétantes qui ouvrent le morceau sont imprégnées de sérieux avant de se désintégrer rapidement, et ainsi Jordan Stephens a le talent d’arriver à contourner un moment trop dramatique avec un autre rythme pétillant qui fait un clin d'œil à l'auditeur et l'incite à prendre un moment pour se détendre et rire un peu.

La façon dont l'album transpire une forme de bonheur paisible est sans doute ce qui fait sa réussite.

La joie qui s’impose par exemple à l’auditeur sur le morceau "Look No Further" sur une instrumentation dépouillée se fait légère et douce. Ce morceau, associé à la bonne humeur de "Never Felt" - qui lorgne vers le hip hop de Jurassic 5 et A Tribe Called Quest - fait penser à un discours voué à remonter le moral, comme pour dire que tout ça n’est pas si grave et que finalement tout ira bien. Et même en passant par des sujets plus sombres, il y a un optimisme naturel qui refuse de s’avouer vaincu.

C'est dans la seconde moitié de l'album que l’album passe la seconde en quelque sorte, avec notamment une collaboration avec la MC Lava La Rue, avant que Jordan Stephens n'explore toutes les possibilités en matière de rythmes et de basses. Le titre "Loserz" par exemple est un morceau de funk lent qui ne fait pas l’économie de la séduction, à l’instar de "On Your Tongue" qu’on vient d’écouter, un morceau plus dansant mais qui donne envie de se réfugier à deux pour profiter d’un peu d’intimité et danser plus près l’un de l’autre.

Le tiercé dans l’ordre de l’album serait sans doute In My Blood ", " Feel Joy " et le dernier single " Big Bad Mood ". Le premier est un hymne estival qui fait la part belle à la résilience avec la bonne humeur impénétrable de Jordan Stephens toujours aussi contagieuse, “Feel Joy" réussit le pari de se fait rythmé et feutré à la fois et enfin Big Bad Mood ", avec son rythme de club et la charmante réunion des voix de Stephens et Miraa May, est sans doute le hit qu’on a envie de rejouer souvent.

https://jordanstephens.bandcamp.com/album/let-me-die-inside-you

 

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