Avec Come In Out of the Rain, Lawrence Hart signe enfin son premier album solo après dix ans de collaborations et de singles distillés pendant cette période. Dès les premières notes, on comprend qu’il s’inscrit dans la lignée d’artistes comme Bicep, Fred again.. ou son complice de longue date George FitzGerald : une électro émotionnelle, sensible et taillée pour les dancefloors avec supplément d’âme.
Le producteur britannique maîtrise parfaitement ce mélange singulier de samples vocaux hachés, beats garage claquants et mélodies trance qui déclenchent autant de souvenirs que de montées d’adrénaline. Ce n’est pas qu’une question de rythme : Lawrence Hart joue sur les textures, les boucles vocales pitchées, les silences aussi, pour susciter des émotions brutes, presque instinctives.
L’album, structuré par des interludes ambient, plonge d’emblée dans le vif du sujet.
"NoMoreLove4u" est un véritable uppercut : basse massive et sinueuse, hook vocal instantanément accrocheur, c’est une tornade à la fois dansante et poignante.
D’autres titres, comme "Closer to You" ou "Out of the Rain", convoquent des sentiments familiers : le manque, la nostalgie, le besoin d’appartenance. Avec "Just Belong", on touche au sommet : un rush de dopamine digne des meilleures tracks de bassline house, doublé d’une tension dramatique héritée de la trance.
Mais Lawrence Hart ne se contente pas d’empiler les bangers. Le monumental "Fucking Mega" est peut-être le morceau le plus ambitieux du disque : un voyage breakbeat à la Orbital, trempé de souvenirs rave 90s, un peu comme si la nuit ne voulait jamais finir.
Et pourtant, elle finit. "Daydreamers" ralentit le tempo, mais conserve cette montée en puissance émotionnelle qui serre la gorge. Puis vient le dernier morceau, "The Wave Cry", une pièce ambient, longue, douce, contemplative, qui offre un atterrissage tout en douceur. Comme un lever de soleil flou après une nuit blanche.
Come In Out of the Rain est bien plus qu’un simple premier album. C’est la cristallisation d’années d’expérimentations, une œuvre cohérente, viscérale, d’un producteur qui a longtemps travaillé dans l’ombre et qui, ici, prend enfin toute la lumière.
https://lawrencehart.bandcamp.com/album/come-in-out-of-the-rain