Dizzee Rascal - tongue'n cheek

Du bon son brut pour les truands comme disait l'autre! On s'imagine dans une grosse bagnole bourrée de son dans les rues d'une grande ville. Les filles dansent, les jeunes font péter les bouches d'incendie, tout le monde danse, so fresh babe. Faut dire qu'il y a de quoi, le flow est puissant, les rythmes pire qu'un tac tac et les basses bien heavy. Pourtant l'homme qui est derrière ça n'aura que 24 ans ce 1er novembre.

 

Dylan Mills alias Dizzee Rascal est un peu précoce. Sa carrière débute à l'âge de 15 ans où il faisait déjà bouger les corps dans les raves de Londres. Un premier album à 18 ans et son propre label indépendant, Dirtee Stank, en 2005.

Il est considéré comme l'un des initiateurs de la musique grime ("raclure" en français). Le grime est un style de rap propre à la Grande-Bretagne et plus particulièrement à Londres. C'est un genre proche du dubstep et du sublow avec en général des voix dont le flow est quasi semblable au rap Dirty south et des sons aux influences dancefloor.

Le petit album que voilà se nomme "Tongue'n cheek" et ne me demandait pas pourquoi. Il est composé de onze pistes.

Deux de ces pistes sont déjà bien connues et font démarrer l'album.

L'une, "Bonkers" est le résultat d'une collaboration avec Armand Van Halden. Le Dj américain a fourni une instru old school à la sauce Ibiza et Dizzee y a glissé les lyrics. Le clip (inspiré du clip "'Egyptian lover") a fait un sacré buzz cet été et le single s'est vendu à plus de cent mille exemplaires en une semaine. Autant dire que Mister Rascal sait se vendre.

Le deuxiéme morceau," Dance wiv me", co-produit avec le très en vue Calvin Harris avait fait une belle percée l'année dernière. Un gros morceau electro disco bien barré...

Les autres morceaux ressemblent à ce qui avait été fait dans le précédent album Showtime. Le résultat est que ça pulse à l'exemple de "Road Rage" où les paroles défilent à la vitesse du son accompagnées d'une instru électro hip hop assez bien foutue.

"Can't take no more" nous emmène en Jamaïque, des rythmes rapides dub et des trompettes pour accueil.

Pour résumer l'ecléctisme de l'album, on passe par de la balade soul (Freaky Freaky et Chillin' wiv da man dem), de l'euro dance (Holiday), de la dub step façon Rascal (Money money), une sorte de tribal dance (Dirtee cash)...

Mais tout ça n'est en fait que du grime et ce style est quand même un grand défouloir. La fougue et le flow de Dizzee donne une dimension spéciale à chaque morceau. Le tout avec un humour et un accent so british.

Des raves garages à aujourd'hui, l'homme a bien grandi et peut se permettre plus de choses. Après une tournée en première partie de Prodigy, il se prépare à lancer la sienne.

Cet album a des tubes ravageurs et même si tout le monde n'aime pas, on peut au moins dire que ça va faire bouger les booties.