Oh No Ono - Eggs

Trois ans après la sortie du déjà très prometteur « Yes », voici le nouvel opus du quintet Oh No Ono,  « Eggs ». Une créature/création du nord que l’on pourrait qualifier de joyeuse fantaisie bizarre et délirante… Oui, rien que ça. Car c’est en effet vers un labyrinthe baroque et bariolé que nous pousse ces cinq garçons dans le vent, un vent danois qui  accapare là-bas l’attention des médias et du public… avant peut-être de capter celui des Français.

 

A l’instar du titre « The Tea Party », ce nouvel album a tout d’une virée dans l’univers fantasque d’Alice au Pays des Merveilles, une sorte de rêve éveillé vraiment jouissif. 

 

Et pour nous offrir cet objet insolite, la composition et l’enregistrement se seraient déroulés dans des conditions qui le sont également... Eglises, hôpital militaire désaffecté près de Berlin, forêts ou plages… Les Oh No Ono se veulent un peu baroudeurs barrés hippies avide d’expériences et d’expérimentations et on ne s’étonne pas d’apprendre qu’ils ont voulu recréer, pour composer « Swim », « le rituel du lavage des vêtements  par les Pygmées Baka », enregistrant « le son de leurs plongeons dans l’eau ».

Peace and Love et connexion avec le cosmos et la nature. Le New Age c’est cool et c’est vendeur.

C’est ainsi l’âme d’un autre hippie, Georges Harrisson, que l’on retrouve dans «Eleanor speaks », avec un sitar faisant résonner ses notes orientales dans un morceau très flamboyant.

Quant au titre de ce morceau, il s’agit probablement d’un clin d’œil à la Eleanor du band au grand complet, les Beatles. Et comment ne pas penser à « Sgt. Pepper's lonely hearts Club Band », l’album le plus psychédélique du quator anglais en écoutant « Eggs » ? (on retrouvait déjà les fameux vestons rouges semblables à ceux du Sergent Pepper sur la pochette de « Yes »).

On pense aussi au « Space Oddity » de Bowie, aux compositions psyche des Mercury Rev et même au style Queen, avec des allures d’opéra rock baroque (écouter par exemple« Icicles »), et même pourquoi pas aux Bee Gees avec cette hallucinante voix sous helium de Malthe Fisher, qui risque tout de même d’irriter certains tympans.

Plus récemment on peut évidemment les rapprocher des MGMT et de l’une de leurs (pâles) copies, les Empire Of the Sun.

Visuellement, il en est de même, c’est étrange, c’est coloré, c’est beau, c’est hype.

Oui, c’est hype. C’est bien ce qu’on pourrait leur reprocher. C’est dans l’air du temps. Les Oh No Ono n’inventent rien mais réussissent tout de même étrangement à surprendre. Ne boudons pas notre plaisir : leur œuf à eux recèle de brillants trésors, qui illumineront certainement vos froides journées hivernales. 

Oh No Ono // Eggs // The Leaf Label (Differ-ant) 

https://www.myspace.com/ohnoono