En cette belle année qui commence, on attend avec impatience une cuvée musicale digne d'intérêt. On reprend du service. A nous les nouveaux albums de 2010, les pépites et les bouzes, les ovnis et les pots de confiture, les surprises et les pff.

Chronique oblige, on se plonge alors dans l'univers para-musical de Anthony «Tony» Simon alias Blockhead. Fils de Sidney Simon, un sculpteur reconnu de New York, l'âme artistique de Blockhead se penche vers le hip hop côté abstract.

 

Son premier Ep «Insomniac Olympics» sorti en 2003 annonçait déjà la couleur. Un style pas loin du trip hop, en downtempo, instrumentalisé à la sauce funky et coloré nostalgique (la source old school) .

Producteur d'Aesop Rock (rappeur reconnu du label hip-hop Independant Definitive Jux), l'homme de Manhattan est aussi membre du groupe de hip hop/comédie Party Fun Action Comitee.

On lui doit quelques collaborations avec les rappeurs S.A Smash, Slug, Mike Ladd et Murs. Quand il compose, il signe sur le mythique label Ninja Tune. Annoncé comme le nouveau Dj shadow (pour qui j'ai un profond respect) du label, on se demande quand même si un artiste est obligé d'être un résultat d'influences. Comparer est il fondamental ? Peut être pas en abstract.

Voici son quatrième album «The music scene» sorti sur Ninja Tune.

Après trois albums solo dont le tonitruant Music by cavelight en 2003, Blockhead revient avec une ambiance plus travaillée et froide, presque cinématique. Dès l'écoute, on pense aux rues de New York et au bal des corps qui passent.

Le premier morceau «It's raining clouds», traduisait «Il pleut des nuages» confirme l'hypothèse de cette noirceur fidèle dans l'abstract.

Un sample constant, un gros beat, des instrus, des choeurs, toujours sur une même ligne retravaillée dans tous les sens. Puis un sample plus dub qui commence à faire remuer le sang.

Efficace. Belle entrée.

«The music scene», la deuxième, se laisse écouter.

«Only sequences change» nous ramène aux années motown (années 60) couleur jazz. Les samples modernisent le tout.

«Which one of you jerks drank my arnold palmer» comme retour au trip hop intrumental classique. Une belle leçon d'enchaînements instrumentaux. Au même titre que les deux suivantes, «Attack the doctor» et «The prettiest sea slug».

  «Tricky turtle» est une fanfare street band bien funky, qui devient orientale en passant par du  beatbox.

«Four walls» prend le parti du rock. Une guitare en fond, des phrases répétées par une voix inquiétante et synthétisée. Comme «Pity party»

«Farewell spaceman» clôture l'album sur une note scratchy. Un morceau en deux temps, mélancolique au début puis explosif.

Coups de coeur pour les morceaux «cinématiques» :

«The daily routine», une track lourde de sens. Un tango baroque au rythme soutenu pendant lequel éclate une dispute digne d'un Tom Waits dans Down by law. Jouissif.

«Hell camp» débute sur un dialogue et continue sur un beat hip hop des plus old school. Une rue où le temps s'accélère. 

Fidèle à lui même, Blockhead dévoile un univers aux frontières stables. Un bon fond sonore, il faut l'avouer, un peu à la maniére de Dj Shadow.Le fil directeur de The Music Scene est maintenu tout du long.

Le Dj sculpte à sa manière un album purement hip hop abstract même si le défaut de ce genre d'album est d'ennuyer si on l'écoute trop attentivement.

 

Myspace: www.myspace.com/theblockishot

Label: Ninja Tune

 

Découvrez la playlist blockhead de benthom
 

 

Tracklist :
1. It's raining clouds
2. The Music Scene
3. Only Sequences Change
4. Which One Of You Jerks Drank My Arnold Palmer
5. Attack The Doctor
6. The Prettiest Sea Slug
7. The Daily Routine
8. Tricky Turtle
9. Four Walls
10.Pity Party
11.Hell Camp
12.Farewell Spaceman

 

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