Un retour en forme de soul sixties et seventies pour Joan as a police woman avec un album qui troque le côté émotionnel et les tourments pour de la joie pure et de la bonne humeur mais qui ne sont pas dénué d’intelligence ou de propos. Et ce qu’il y a d’interessant dans ce choix d’aborder un genre musical où Amy Winehouse avait son empreinte neo-soul et où Chan Marshall de Cat power lorgnait elle davantage vers l’ère Memphis de la soul music, c’est que Joan Wasser a réussi à trouver sa marque de fabrique.
Celle-ci est faite de vocaux enfumés, de mélodies séduisantes et de paroles pleine d’esprit comme lorsqu’elle dit “je ne veux pas être nostalgique pour quelquchose qui n’a jamais existé” sur le morceau Good together. Et le résultat est peut-être la musique la plus accessible qu’elle n’ait jamais composé bien qu’elle s’amuse avec les codes de ce nouveau genre qu’elle embrasse, en intégrant du beat box sur le titre qui a donné son nom à l’album par exemple ou en évoquant un “dirty space invader” dans un refrain soutenu par des cuivres.
Mais rassurez-vous Joan est toujours aussi sauvage et a aussi gardé son goût pour l’expérimentation et ça s’entend sur le morceau Good together également qui, tout classique qu’il parait au départ, finit dans un bordel instrumental et bruitiste qui rappelle tout de même d’où elle vient et de quel bois elle peut se chauffer.
Voilà donc une artiste qui n’a pas peur de prendre des risques, autant sur le plan émotionnel que musical, et qui sont ici tout à fait récompensés sur l’album The classic.