Un nouveau nom pour la collaboration entre Sufjan Stevens, Son Lux, et Serengeti ! Ils s’appellaient S/S/S pour leur premier EP comme un jeu graphique autour de leurs initiales mais Sufjan Stevens avait le sentiment que ce nom était très voire trop proche des milices nazis, ils ont alors décidé d’appeller leur projet Sisyphus du nom de la légende de l’homme qui avait défié les dieux en enchainant Thanatos et donc on vainquant la mort elle-même.
Leur premier album sous ce nom sort sur le label Asthmatic Kitty et Joyful noise et a été composé en l’espace de trois semaines en carburant au vin rouge comme a pu le confier Sufjan Steven en Interview.
Le trio estime avoir très peu en commun mais que leur collaboration fonctionne car ils ont une estime et une amitié très forte les uns pour les autres et qu’ils poussent ce rocher ensemble (en référence au mythe de Sisyphe, condamné à pousser un rocher au sommet d’une montagne).
Et ce rocher prend sur disque la forme d’un ovni mêlant plusieurs facettes de ses géniteurs, d’instrumentations classiques à la pop , en passant pas le hip hop alternatif, le tout passé mainte fois à la moulinette par trois producteurs de génie.
Sisyphus propose donc un voyage qui peut passer de la synth pop au rock orchestral jusqu’au drone et ce qui lie la sauce de tous ces ingrédients c’est sans nul doute l’interêt que partagent les trois américains pour ce qui a trait à l’émotion et à la mélodie, et en les faisant infuser dans un supplément d’âme, de cœur et de rythmiques et surtout sans avoir peur de ce qui pourrait en résulter. En ressortent des pièces magnifiques comme Hardly hanging on ou plus ludique et à tiroirs comme Rythms of devotion.
On peut donc s’estimer heureux car le trio avait en tête de faire un deuxième Ep avant de se lancer dans un long format, mais il faut croire que l’émulation était bel et bien là et a donné un magnifique et dense premier album dans lequel il n’y a pas grand chose à jeter.