Sondre Lerche nous a ravis de disque en disque pendant plus de 10 ans de carrière, en maître de l’accroche pop déclinée à toutes les sauces qui lui plaisent ou lui parlent à l’instant où il compose. Cela a donné un album doux et jazzy capable d’illuminer un dîner entre amis avec l’album Dumper Session de 2006, ou encore un album qui le voit s’abandonner à une musique plus mordante et punk avec Phantom Punch, tandis que ses aspirations romantiques étaient bien mieux illustrées par l’album Heartbeat Radio et ses envolées de violons.
Et son nouvel album qui s’intitule "Please" est de loin le plus coloré, vivant et entraînant et prouve à quel point ses excenticités sont devenues de plus en plus prononcées mais aussi maîtrisées ces dernières années, avec des tournants inattendus et des progressions d’accords qui sortent des standards pop, capables d’emprunter au jazz ou encore à la bossa nova.
Sondre Lerche n’a jamais pris autant de risques, tout en respectant l’identité musicale qu’il s’est forgé avec le temps, il s’est poussé vers des directions où peu l’auraient attendu, avec des astuces de production à la limite du noise comme au milieu de “After the Exorcism”, ou encore la surprenante fin tonitruante du titre pourtant langoureux “Sentimentalist”.
Par moment on croirait entendre le chanteur du groupe Cake comme sur le le titre "Legends", à d’autres les facéties de Pavement, mais la voix de crooner de Sondre Leche reste reconnaissable entre toutes et il nous offre là l’un de ses albums les plus lumineux et ludiques à ce jour.