Il est toujours là le Hang de Nick Mulvey, mais cette fois, il n’est plus dans le collectif jazz-latino Portico Quartet mais bien dans un nouveau départ, celui d’un homme solitaire qui agite ses mains sur « Vetiver » bien à lui.
C’est seul que Nick Mulvey, musicien tout droit sorti de Cambridge, affronte un nouveau monde brandissant sa guitare sur scène pour chauffer la scène de Rodrigo y Gabriela ou encore celle de la célèbre Laura Muvla. Lorsqu’il décide de quitter Portico Quartet, c’est comme si l’enfant quittait le nid parental et volait de ses propres ailes : l’adulte/ado décide alors de parcourir le monde à la recherche de nouvelles harmonies pour son projet solo, une musicologie de baroudeur : Cuba, Afrique du Sud, Brésil…
A l’issu de cette quête d’une nouvelle identité, Nick Mulvey sort son premier album en mai 2014 : First Mind. Le bijou porte bien son nom, il est un premier pas vers la subjectivité, l’intimité, la personnalité. L’artiste nous offre un moment tout aussi original qu’il est cohérent, tout aussi déroutant qu’il est apaisant à peine influencé par la folk de Nick Drake. Toutefois, celle-ci n’est pas traditionnelle, elle est hybride, métamorphosée au grès des rencontres et des pays parcourus par l’artiste. Tantôt européen avec « Cucurucu », tantôt africain avec « River Lea », un soupçon asiatique avec l’intro de « Juramidam », tout l’album vous entraine dans un monde aux milles saveurs. On s’embrase avec « Venus », on s’extasie sur « Ailsa Craig ». Les sens sont en éveil pour un artiste qui médite sans relâche sur l’univers féérique des sons qui se répondent.