Après Mac de Marco, voici un autre canadien venu ressusciter l’indie pop 90’s . Alex Calder s’est fait d’abord connaitre sur la scène indie rock lorsqu’il a déménagé à Vancouver pour jouer dans le groupe Makeout Videotape, dont faisait partie Mac de Marco justement.
Quand le groupe s’est séparé, Alex Calder est retourné à Edmonton pour composer une musique qui doit autant aux Beach Boys qu’à Hall & Oates et dont il faisait la promotion via un bandcamp sous le nom de Collage Party.
Ceci lui a permis de signer avec le label Captured tracks en 2013, mais cette fois sous son propre nom, pour un EP intitulé Time. A présent basé à Montreal, le voici qui sort Strange Dreams, un album dont le nom n’a pas été choisi complètement par hasard comme vous avez pu l’entendre sur ce premier titre. Bien plus étrange que les chansons pop Catchy de l’EP Time, ce premier album laisse le mystère et le bizarre envahir chaque aspect de ses compositions.
Sa voix est noyée dans des effets moites et la qualité des enregistrements vont complètement à contre-courant de la plupart des développements attendus chez un musicien, c’est à dire vers quelque chose d’encore plus Lo-fi que sur son premier EP.
Les morceaux y sont moins accrocheurs et fun et apparaissent le plus souvent dénuée de toute structure, absconses et au malaise latent. Ces aspects qui devraient apparaître comme un repoussoir fonctionnent pourtant particulièrement bien avec la manière et l’identité d’Alex Calder, une sorte de fanfaron mélancolique assommé au tranxen mais qui vous veut du bien. Et au fond, lorsqu’on connaît les capacités mélodiques d’Alex Calder, ne peupler un album qu’avec des chansons qu’il est difficile d’aimer rapidement, c’est à dire avec très peu d’accroches et une ambiance neurasthénique, ne peut que servir l’authenticité de la démarche du canadien. Ou comment subvertir son talent de façon diablement intéressante. A réserver aux amateurs de bizarreries à la Ariel Pink, Mac de Marco ou Connan Mockasin.