Les russes de Motorama reviennent en plein milieu de l’hiver, comme pour nous rappeler d’où ils viennent ! Il fait froid et leur musique s’écoute frappée, on the rocks ou comme pour nous rappeler que la Cold Wave appartient à cette saison hivernale, saison où les rythmiques doivent suffisamment secouer pour pouvoir se réchauffer en dansant de manière erratique à la façon de Ian Curtis, au milieu de sonorités glacées et de thématiques moroses, comme l’annonce le titre de ce nouvel album : Poverty.
On y retrouve ce qu’on a aimé sur les précédents albums : les vocaux suaves rappelant The National, des chansons à l’humeur douillette et réconfortantes malgré les paroles amères de Vladislav Parshin et l’évocation d’un environnement frisquet. Les instrumentations y sont toujours aussi étincelantes, comme des flacons magnifiés par les guitares et claviers.
Mais une nouvelle facette a surgi de ce nouveau disque, avec des titres plus en tension comme “Similar Way” , Write to me” ou “ Dispersed Energy” qu’on vient d’écouter, avec leurs basses tourbillonantes et leur rythmiques sans effort, avec des atmosphères qui ne sont pas sans nous rappeller les premiers pas du Post punk et ses impressions de son en monochrome.
L’album Poverty révèle encore davantage le fait que Motorama fait ressortir sa basse comme peu de groupes. Comme pour rappeler qu’une basse c’est avant tout une guitare et qu’elle se doit autant de servir en section rythmique qu’en section mélodique au sein du groupe, en mettant parfois le curseur encore davantage vers son rôle mélodique.
Une particularité qui donne une véritable identité aux morceaux des russes, et les rends reconnaissables tout en aidant à faire la distinction avec certaines de leurs influences trop évidentes.
Motorama poursuit donc son opération séduction en milieu indie avec un album qu’ils ont encore une fois signé sur l’exigeant label défricheur Talitres, ce label Bordelais parti les dénicher et nous les révéler en faisant fi des frontières et des préjugés culturels.