Baden Baden avaient déjà créé la surprise avec leur premier album « Coline » sorti en 2012. Ils avaient su insuffler un vent nouveau sur une scène française qui s'est depuis largement parée de nouvelles pépites. Avec “Mille Eclairs”, produit par Frédéric Lefranc et mixé par Barny Barnicott (Arctic Monkeys, Bombay Bicycle Club, Kasabian …), Baden Baden réussit de nouveau à trouver sa place dans ce paysage de la multitude et du foisonnement qu'est devenue la nouvelle scène française. Le trio nous propose un album romantique et mélancolique où la guitare est reine : ils évitent l'écueil d'une pop étouffée sous les synthés. Mille Eclairs troque donc le clavier contre la guitare et celle-ci prend alors toute la place. Ce sont bien les guitares qui mènent la danse, ce sont elles qui racontent, avant même les textes d’Eric Javelle, ce sont elles qui donnent à l'album toute son harmonie. Car Mille Eclairs est ce genre d'album qui s'apprécie comme un tout, ce genre d'album où chaque morceau ne prend sens et ne révèle sa qualité qu'à la lumière de l’ensemble. Un album doté d'une très belle unité qui nous permet d’en apprécier toute la couleur.
Ce qu'on aime dans ce deuxième album c'est justement sa cohérence tant musicale qu'émotionnelle. Les Baden Baden façonnent une ambiance et dessinent un sentiment : l'album photographie la nostalgie par jour de pluie. Les conditions d'enregistrement semblent avoir laissé une empreinte forte sur l'album : en partie enregistré sur les côtes normandes, Mille Eclairs se ressent comme un album intime à écouter par temps gris dans une maison de bord de mer. Les chœurs très travaillés sifflent et parcourent avec justesse un album aux sonorités aériennes et aquatiques.
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Les Baden Baden maîtrisent l'art de la mélodie mélancolique et c'est bien celle-ci qui façonne l'album. C'est une pop automnale, sensible et délicate que nous livre le groupe. La richesse et la subtilité de l’album est bien là : un album aux textes tristes mais réconfortant, nostalgique mais apaisant, maniant l'ambiguïté avec émotion. Eric, Julien et Gab nous offrent une expression juste de la mélancolie, cet état de tristesse vague que Baden Baden rend agréable.
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