Jamie XX a déja une carrière riche, aussi à l’aise au sein de The XX que dans sa collaboration avec feu Gil Scott-Heron, mais aussi dans ses propres productions orientées vers le dancefloor. Ces différentes facettes sont toutes mises en exergue dans son premier album In Colour qui sort enfin sur le lable Young Turks.
Il comprend des collaborations avec Four Tet, Young Thug, Popcaan mais aussi avec ses comparses de The XX Romy Madley Croft and Oliver Sim. Jamie XX avoue avoir pris le temps de façonner cet album par intermittence sur l’espace de 4 ans et le résultat s’inspire du meilleur de la scène Uk Bass, agrémenté d’éléments qui ont créé son identité, entre ses mélodies teintées de steel drums caribéennes troublées par l’électronique et pièces qui hésitent entre contemplation ouatée et groove lancinant.
Tout versatile qu’est l’album, la virtuosité du producteur est reconnaissable sur chaque titre à travers sa gestion de la spatialité sonore et sa capacité à passer de l’introspectif au groove et du contemplatif au percussif.
Contrairement à ce qu’indique son titre, l’album In Colour peut parfois sembler sombre et fantômatique, avec des moments d’euphorie contagieuse comme le refrain de Loud places assuré par une chorale, ou la ligne de synthé du titre Gosh. Tout le paradoxe de la musique de Jamie XX , c’est qu’il fait principalement de la musique influencée par une scène dancefloor anglaise mais qui fait davantage danser la tête ou l’esprit que les jambes.
Hormis une petite faute de goût selon moi, avec le titre “I know there’s gonna be ( good times) “ et son ragga- r’n’b - electro qui apparaît comme du Shaggy un peu mieux produit, l’album In colour reste du bon côté de l’étrange et apparaît comme une démonstration de tous les talents de l’un des meilleurs producteurs britanniques du moment.