Après un long iatus pendant lequel Markus Acher a quitté la formation et la chanteuse Valerie Trebeliahr s’est consacré à sa vie de famille et à sa carrière, Lali Puna nous revient avec un cinquième album en restant fidèle à leur label Morr Music. Et si leurs précédents albums offraient un équilibre entre une indie-pop rêveuse à la Stereolab et une electro-pop caressante, ce nouvel album intitulé Two Windows fait pencher la balance du côté électronique.
On peine en effet à retrouver les guitares dans le mix tandis que les rythmiques apparaissent plus robotiques et racées et que les synthés s’emparent de ce nouveau terrain de jeu. Leurs invités tels que Dntel, Keith Tenniswood, Two Lone Swordsmen et Mary Lattimore prêtent leur science à un album qui regorge de courants chauds et qui s’écoute sans difficulté malgré l'orfèvrerie de son design sonore.
Si la plupart des morceaux proposent une cadence qu’on placerait juste au-dessus de celle propice à la sieste, quelques tracks proposent une ambiance davantage uptempo ou enlevée qui trouverait parfaitement leur place sur un dancefloor ouvert aux propositions venant de la sphère indie. Les claquements de mains et la voix bégayante du morceau “Wonderland” forment également un groove agréable, surmonté de pizzicati de violons, tandis que la reprise à forte licence poétique des Kings Of Leon “The Bucket” sait emballer le rythme sans trahir la nostalgie mélancolie des paroles originelles.
La qualité principale de cet album reste son côté rassérénant, parfait pour des moments précédant ou succédant le sommeil et sa relative unité et homogénéité qui évite cependant l’écueil de l’ennui ou de la redondance. Ce trio réussit donc la mission qu’il s’est fixé, et apparaît on ne peut plus concentrer (peut-être trop même ?) et précis dans son expression, manquant sans doute de folie ou de relâchement parfois se diront sans doute certains, mais faisant preuve encore une fois d’une science de l’electro-pop rêveuse sans faille.
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