Premier album pour Garden City Movement qui s’intitule apollonia et qui explore les contre-coups émotionnels des coeurs brisés par la rupture amoureuse. Ils emploient pour cela un mix de musique électronique et d’instruments acoustiques, et leurs chansons trouvent cet équilibre fort intéressant entre fragilité et groove, avec des guitares atmosphériques, des effets vocaux granuleux, et des rythmiques électroniques sophistiquées.
Le premier morceau chanté de l’album “Passion Is a Dying Theme”, semble détendu et onirique, avec des guitares à la dérive et une rythmique solide, mais il y a comme une atmosphère un peu inquiétante en arrière fond tandis que les vocaux sont atténués par une étrange distorsion. Le single “Slightly All The Time” qu’on vient d’écouter est un belle démonstration des qualités du groupe, avec des rythmiques Trip Hop et des mélodies exotiques soutenant des paroles de quasi-méditation.
Et si les vocaux sont souvent travestis par les effets, souvent en suggérant des émotions plutôt que de les exprimer de façon directe, le morceau “Foreign Affair” apparaît beaucoup plus clair de ce côté là, le chanteur se plaignant que “it’s only gonna get worse” sur une rythmique doucement funky.
La deuxième partie de l’album lorgne davantage vers les penchants dansants du groupes, avec des rythmique plus enlevées à quatre temps et un design sonore plus intense et audacieux. Ainsi le morceau “Mediterranea” bénéficie d’un tempo plus rapide même si l’atmosphère y est morose, et les séquences d’ersatz de xylophones ajoutent à la confusion émotionnelle ambiante et exprimée dans les paroles.
L’album couvre de nombreux registres, passant d'interprétations de soul somptueuse à des morceaux plus sombres et orientés club tout en conservant une identité et une cohérence générale, montrant un beau savoir faire pour un groupe dont c’est le premier album.
