Un groupe qui veut sortir du lot a plusieurs possibilités qui s’offre à lui, soit fait un album fort avec plein de nouveaux morceaux, ou bombarder ses fans de plus petites sorties dans un laps de temps relativement court. Et bien Dirty projectors ont choisi de faire les deux, le groupe a sorti une série 5 EPs au cours du second semestre 2020, Windows open, Flight tTower, Earth Crisis, Super João et Ring Road), et l’album les rassemble en un grand ensemble de 20 titres.
David Longstreth reste le grand architecte musical du groupe mais cette série d’EPs l’a vu partager un peu d’espace de créativité avec d’autres pour une fois.
Chacun des 4 premiers EPs laissait le chant principal à quatre chanteuses différentes et le dernier de la série était un effort créatif collégial de tous ceux qui avaient pris part aux précédents.
Et si chaque EP avait une tonalité musicale différente, au final tous ont la marque de fabrique Dirty projectors, comme en témoignent les mélodies anguleuses, les voix modifiées électroniquement, les harmonies vocales étroites et une approche qui fusionne le R&B, les musiques exotiques, et l’indie pop.
L’Ep Windows Open donne alors la part belle à Maia Friedman, et apparaît aussi léger qu’ensoleillé en mettant l’accent sur les guitares acoustiques, Flight Tower devient ensuite le terrain de jeu de Felicia Douglass avec des morceaux aux grooves dansants bien que dépouillés, des overdubs de voix en pagaille, et des flashs d’accents électroniques agressifs. Kristin Slipp est ensuite la tête d’affiche de l’EP Earth Crisis, dont le ton dramatique des mélodies est exprimé principalement par des cordes et des instruments orchestraux. Puis David Longstreth s’adonne à sa passion pour la bossa nova vintage avec l’EP Super João, comme un clin d’oeil à João Gilberto, pour quelques titres plus légers aux tempos détendus et soutenu principalement par une guitare acoustique.
Avec le dernier EP Ringroad, on retrouve quelque peu ce qu’on peut attendre d’habitude de Dirty Projectors.
Il semble plus souple et moins manipulé que les autres EPs, ce qui parachève parfaitement cet enchaînement de petits mondes bien à eux. La construction de l’album 5EPs est donc assez intelligente en ce qu’il y a assez de détails uniques pour permettre à chaque EP de se suffir à eux même mais qu’ils s’intègrent également en un grand tout qui a du sens et qui déploie la variété du savoir faire de Dirty Projectors, ainsi que le talent de chaque individu qui se complètent en un groupe malgré leurs différences.
Sans doute que certains fans préféreront s’attarder sur tel ou tel clhapitre de cette série, mais 5EPs confirme que chacun de ces EPs sont une réussite, autant individuelle que collective.
https://dirtyprojectors.bandcamp.com/album/5eps