La couverture du nouvel album de Jane Weaver nous la présente entourée de petites cabanes à oiseaux de toutes les couleurs, et effectivement beaucoup de couleurs sonores différentes composent les morceaux de l’album Flock, sans qu’aucune ne paraisse jurer dans l’ensemble qu’elle nous propose.
Ces dix titres arrivent à marier avec brio les inclinaisons expérimentales de Jane Weaver avec une franche pulsation pop qui donne autant envie de taper du pied en rythme que de s’immerger dans ce bain sonore bouillonnant.
Le fil conducteur semble être la voix et le chant de Jane Weaver.
Cette voix qui se fait aérienne et confiante, et qui s’installe confortablement au milieu des différents décors de dream-pop, sur des coussins de synthétiseurs et de guitares pleines d’effets.
L’album met le paquet d’entrée de jeu avec les singles “Heartlox” et “The Revolution of Super Visions”. Le premier met à l’honneur une ligne de guitare hypnotique et lancinante, tandis que le second va davantage chercher dans une pop disco qui laisse assez d’espace dans le mix pour les introspections de Jane Weaver et les doutes qui l’habitent.
Le morceau “stages of Phases” propose lui un rythme glamour lors de ses couplets puis explose en un refrain qui donne l’impression qu’une brume vous engloutit tout entier.
“Lux” est un morceau instrumental qui remet les compteurs à zéro avec son mellotron et ses voix planantes sans paroles, avant que la première moitié de l’album s’achève en climax avec le morceau “Modern Reputation”, avec sa rythmique krautrock, ses orgues bourdonnants et son chant onirique.
La deuxième partie de l’album poursuit alors ce climax avec le morceau qui a donné son nom à l’album Flock, et ses astucieux break rythmiques qui jouent avec une impression de mouvement où tout s’arrête sauf la voix, pour repartir ensuite et s’arrêter à nouveau et ainsi de suite.
Les guitares de “Sunset Dreams” rappellent ensuite un mélange entre la musique ghanéenne Highlife et les facéties de The Dirty Projectors pour l’un des morceaux les plus accrocheurs de l’album.
La fin de l’album adoucit ensuite le rythme et le ton, avec la boîte à rythme bossa nova de “All the Things You Do” et les guitares funk de “Pyramid Schemes” qui diversifie encore les saveurs proposées à un moment opportun.
Puis l’album s’achève sur une note plus enlevée à nouveau avec le titre Solarised et ses synthés qui le propulse dans les airs sur une basse entraînante et une mélodie vocale très electro-pop dansante.
L’album Flock confirme le talent d’une artiste anglaise qui gagne à être connue, et qui mériterait de l’être bien plus qu’elle ne l’est actuellement.
https://janeweaverfire.bandcamp.com/album/flock