Du Sénégal en passant par Berlin, Aron and the Jeri Jeri Band fusionnent les récits des griots avec le jazz, le reggae, l'afrobeats et l'électronique pour un résultat spectaculaire.Le premier album d'Aron and the Jeri Jeri Band, Dama Bëgga Ñibi (I Want To Go Home), est une œuvre qui combine à la fois le contemporain et le traditionnel.
Si l'essence du Sénégal, notamment à travers la danse indigène Mbalax, est au cœur de l'album, on peut également y entendre des éléments de jazz, d'afrobeats, d'afrofunk, de reggae et de musique électronique, un mélange de sons qui est l'archétype de l'influence de la diaspora africaine.
Il est de plus en plus fréquent que la musique d'artistes nés et élevés sur le continent africain soit influencée par des sons originaires d'Europe ou d'Amérique, et ce syncrétisme est un symptôme de l'échange culturel rapide d'influences qui caractérise cette époque.Le groupe est fondé par le compositeur et producteur berlinois Aron Ottignon et le griot sénégalais Bakane Seck. C'est un projet éclectique, vaste dans son éventail de sons qui varient d'un morceau à l'autre, et symbolique de l'infinie palette de couleurs dont dispose la musique de ce continent.
Depuis des siècles, les griots associent la musique et les contes, utilisant ce moyen de communication comme mécanisme de préservation des traditions orales. Le rôle de Bakane Seck dans le groupe Jeri Jeri est donc essentiel et revêt une importance historique tout au long de l'album.
Mais les magnifiques compositions de l'album capturent aussi merveilleusement la culture d'aujourd'hui, d’ailleurs sous l'influence significative d'internet et de la migration des peuples.
L’album Dama Bëgga Ñibi nous transmet aussi à merveille l'essence de la diaspora africaine. Des titres comme "Mama Djuma", "Teddoungal", "Bongo Boys" et "The Return of the Golden Egg" sont imprégnés d'une influence mondiale, une combinaison de traditionnel et de contemporain. Mama Djuma nous transporte particulièrement dans les années 1980 avec son essence funk et soul, en hommage à la mère de Bakane Seck, et aussi en hommage à toutes les mères, parfaitement capturé dans la chaleur émotionnelle de la voix du chanteur invité Toufa Mbaye. “Ngaldoore" et "Teddoungal" nous entraînent sur le dancefloor, avec des rythmes qui encouragent le mouvement de bassin.
Sur l’album Dama Bëgga Ñibi, le mouvement est synonyme de liberté. Aron et le Jeri Jeri Band aiment manifestement le processus d'expérimentation, et cela est particulièrement évident sur les titres "Bongo Boys" et "Jeri Jeri". Hautement électronique et pulsant dans sa syncope, ces morceaux sont sans doute plus à leur place dans un club ou au milieu d'un festival et de ses stroboscopes. L’album Dama Bëgga Ñibi est une représentation vibrante de la mondialisation de la musique. La préservation des traditions historiques et l'introduction du contemporain unissent ici les générations anciennes et nouvelles, démontrant que nous avons plus en commun que nous ne le pensons.
https://aronandthejerijeriband.bandcamp.com/album/dama-b-gga-ibi-i-want-to-go-home
https://modulor.lnk.to/damabegganibi