Kantos, c’est le nom du cinquième album studio de Kishi Bashi,qui fait suite à plusieurs années d'immersion de Kaoru Ishibashi dans le travail associé au documentaire Omoiyari : A Songfilm by Kishi Bashi, nominé aux Emmy Awards. Ce projet, motivé par la rhétorique politique anti-immigration, visait à rappeler ou à éduquer les gens sur les camps d'internement des Américains d'origine japonaise aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, tout en s’inspirant de sa propre éducation culturelle en tant qu'enfant d'immigrés japonais, ainsi que la façon dont il utilise la musique pour traiter et exprimer ses émotions.

Une fois le film terminé, il restait encore à s'occuper du montage, de la promotion, des contrats de distribution, etc. En fin de compte, le projet a inspiré son album orchestral à tendance folk de 2019, Omoiyari, et a produit la bande originale de Music from the Song Film : Omoiyari, une collection de 33 morceaux.

Avec l’album Kantos, Ishibashi prend un virage experimental et pousse un soupir cathartique sur ce qu'il appelle un « album de fête ».

Il s'agit de Kishi Bashi, ce n'est donc pas dépourvu de moments profondément romantiques et mélancoliques, mais on perçoit cependant ce qu’il considère comme festif dans cet album. Kantos, qui comprend un backing band live et une dizaine d'invités supplémentaires, commence en fanfare sur le bref « Violin Akai », qui réintroduit sa technique de boucles superposées, qui sonnent vraiment comme venant d'un autre univers, avant de nous lancer sur le dancefloor.

Il est suivi par « Chiba Funk », l'un de s nombreux morceaux à contenir un mélange de paroles japonaises et anglaises. Plus tard, le morceau « Late Night Comic » qui baigne dans un sentiment de regret, adopte quelque chose qui se rapproche d'une new wave mélancolique, et « Call It Off » est une ballade pour coeurs brisés.

Mais la majeure partie de l’album Kantos est consacrée à une musique de danse alternative excentrique qui atteint des sommets hilarants sur des morceaux comme l'interlude prog rock orchestral « Escape from Knossos », avec son solo de guitare ridicule et sa batterie implacable (qui débouche sur le tout aussi prog « Icarus IV »), et le duo de morceaux disco festif « Lilliputian Chop » et « Analógico Brasil ». La disco-funk old-school du premier fait appel au saxophoniste Augie Bello ainsi qu'au chant additionnel de Zorina Andall.

“Analógico Brasil” s'aventure dans des vocalises jazz. En cours de route, l’album Kantos propose également un morceau rap avec « Make Believe » (feat. Linqua Franqa) avant de conclure sur la dance-pop de « Tokyo Love Story (Love Story Wa Totsuzen Ni) ». Ce n'est pas parce que c'est fun à écouter que ce n’est qu’un divertissement, car Kaoru Ishibashi apporte des sentiments complexes sur la table, en plus de quelques exercices de genre virtuoses.

https://kishibashi.bandcamp.com/album/kantos

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