Mais malgré son empreinte cuivres/tambourins, quelque chose empêchait d'y cantonner les hymnes de Beirut. Une lente gestation était perceptible, devenu évidente sur la deuxième partie de son précédent double, March Of The Zapotec/ Holland. Des nappes électroniques qui non seulement renouvelaient mais transcendaient les violons et les trompettes.
Ayant profité de son plus long laps de temps sans sortie, Beirut revient avec The Rip Tide. Ne cherchez toutefois pas trop les synthés et les grooveboxs, si ce n'est sur la track Santa Fe il n'y en a pas une oscillation.
Mais des cuivres en tout genre (pourquoi renier son grand amour?), guitare classique et ukulélés, violons, pianos, caisse claire de défilé militaire et orgue de barbarie habitent l'album. Sa voix l'arpente de long en large.
Des célébrations mortifères de Gulag Orkestrar et The Flying Club Cup, Zach Condon s'est tourné vers le soleil, puisqu'il semble bien que The Rip Tide ait pour but de nous irradier.
L'ouverture A Candle's Fire est un plaisir simple (non une musique simple) pour les oreilles et pour le coeur, nous rappelant avec quelle chaleur la voix de Zach s'extirpe de son timbre profondément sombre. Clôturant la triplette d'ouverture, East Harlem est peut-être, avec My Night With The Prostitute From Marseille, le plus beau morceau écrit par Beirut.
On se remettra difficilement de ces trois dragibus au pH mouvant par la suite, mais le mal, pardon, le bien, est fait.
Tracklist de the rip tide
01 “A Candle’s Fire”
02 “Santa Fe”
03 “East Harlem”
04 “Goshen”
05 “Payne’s Bay”
06 “The Rip Tide”
07 “Vagabond”
08 “The Peacock”
09 “Port of Call