Un quatrième album pour Here We Go Magic que Luke Temple a voulu de production plus modeste que le précédent A different ship, qui avait été produit par Nigel Godrich, connu pour son travail avec Radiohead. Cette fois-ci, l’album Be Small a été composé par le noyau dur du groupe, Luke Temple et Michael Bloch et produit en home studio pour nous offrir cette musique si chère à son leader, qui hésite entre pop et une forme musicale plus libre et expérimentale.
Et s’il apparaît majoritairement avec une rythmique et une atmosphère enlevée et joyeuse, il sait aussi décontenancer avec des ruptures de ton, ainsi qu’avec des paroles davantage portées sur l’introspection.
Le morceau qui donne son nom à l’album est par exemple tout en modulations sonores et fait echo au soft rock 70 et à la pop des années 90 . Selon les dires de son créateur, une grande partie de l’album aurait été inspiré par le projet Wrong way up de John Cale et Brian Eno, ainsi que par l’album Shleep de Robert Wyatt.
Pas étonnant alors de retrouver expérimentations et chants éthérés dans chacun des morceaux de l’album Be Small et ce sentiment qu’ils flottent tous dans les airs tout en se balançant avec un certain groove. La beauté de la musique d’Here We Go Magic réside aussi entre cette constant tension entre simplicité et complexité, départagée par la voix de Luke Temple qui surmonte le tout et sert de fil rouge à un album qui réussit la mission qu’il se donne : en dire plus avec moins.