Dans une 1ère interview colorée, les membres d’Abraxas avaient répondu à l’unanimité que leur bonheur dans la vie était la truite, annonçant ainsi à leur manière la venue de leur 2nd EP Bisuexual Random Trout. Nous avons donc profité de la sortie de ce nouvel opus pour rencontrer Jonas, le claviériste du groupe, et essayer d’en apprendre un peu plus.
Abraxas c’est qui?
Abraxas c’est nous 4. Le petit blond à moustaches c’est Tino, le chanteur et guitariste. Il est aux Beaux-Arts de Paris, mais on ne comprend pas très bien ce qu’il y fait ni qui il est… Il y a Solal à la batterie, batteur à peu près depuis qu’il est né, et électrotechnicien sur tout plein de plateaux télé. Il y a Léon à la basse, qui lui est plutôt passionné de physique théorique. Et moi Jonas, je suis en école d’ingénieur, et je suis aussi passionné de physique. Alors avec Léon, on essaie d’associer nos connaissances et de créer de nouveaux instruments de musique.
Vous vous êtes rencontrés comment ?
Ça remonte a hyper longtemps ! On était des potes de collège et à la base on était un groupe de skateurs ! On a créé Abraxas en 3ème, on a appris à jouer de nos instruments ensemble, et on ne s’est jamais arrêté depuis. On s’est rencontrés tout petits en fait !
C’est quoi l’ambiance quand vous composez ? Quand vous répétez ? Ça part dans tous les sens ou vous êtes plutôt sérieux ?
Comme ça fait très longtemps qu’on est un groupe et qu’on n’a pas tellement joué à côté, on est vraiment fusionnels, et on créé vraiment à 4. On a notre propre studio et une façon de composer qui nous est propre. Il n’y en a pas un qui arrive avec une ligne et qui dit aux autres ce qu’ils vont faire. On se met à jouer un peu au hasard tous ensemble… On cherche des structures… On essaie des trucs… Le batteur peut donner des conseils au claviériste, qui lui va composer la partie du guitariste, etc. Chacun compose les parties de tout le monde et on joue des heures et des heures le même morceau, jusqu’à atteindre la perfection. Parce qu’en fait ce qu’on préfère finalement, c’est le moment où on commence à voir que le morceau est là. Quand on se regarde et qu’on sait qu’on tient quelque chose. On peut faire des concerts, plein de choses, mais ça c’est clairement le meilleur moment.
Votre 2ème EP s’appelle Bisexual Random Trout, d’où est venue l’idée de nous raconter les aventures d’une truite ?
Ce qu’il faut comprendre, c’est que dans Abraxas, tout ce qui se rapporte aux paroles, aux titres des morceaux, aux visuels, etc., à la différence de la musique qui met un certain temps à être écrite, c’est quelque chose de très compulsif et de très aléatoire. On part toujours très loin, et c’est là qu’on fait le plus n’importe quoi. Bisexual Random Trout c’est avant tout parce qu’on trouvait que ça sonnait bien. On s’est dit c’est cool, il y a quelque chose dans ce titre, et d’ailleurs on a même trouvé le visuel de la pochette avant de trouver le titre. On s’est dit qu’il fallait que ce soit une truite qui saute, et on a trouvé cette flaque d’eau rose derrière. On s’est dit ça c’est super gay, c’est très cool, alors elle sera bisexuelle. Et puis random parce qu’au final il y a plein de truites. Ça nous a amené à pas mal de questions sur le monde de la truite, qui est hyper complexe. On ne se rend pas compte mais il y a vraiment beaucoup de gens qui sont fans de truites. Il y a beaucoup de groupes, voire de groupuscules autour de la truite, des pêcheurs de truite, etc. Ça nous a ouvert tout le pan de l’aquatoïsme !
Et cette pochette, qui l’a faite ?
Tino qui est aux Beaux-Arts a une vague créatrice hyper inspirante. Et comme pour la musique, on fait tout nous-même, à 4. On a été dans son atelier et on a réfléchi des heures et des heures à la pochette… On l’a composée comme on aurait composé un morceau ! On a testé des éléments, et ça nous est venu comme ça... Il y a ce côté compulsif à se dire qu’on va mettre une énorme truite, rien d’autre, sans titre, sautant au-dessus d’une flaque rose… Et en même temps on réajuste chaque chose nous-même, on débat pendant des heures sur l’orientation de la truite, sur les reflets de sa queue, pour savoir si on veut une truite mâle ou une truite femelle… Ça prend pas mal de temps mais au final on arrive à un truc très personnel. Comme on sortait cet EP seulement en vinyle on s’est dit qu’il nous fallait quelque chose de grandiose. On voulait vraiment que les gens puissent l’acheter, pas forcément pour l’écouter, mais pour l’afficher dans leur cuisine ou derrière leur aquarium pour faire plaisir à leurs poissons. Et on en est très satisfaits ! Et ce qui est encore plus cool ce sont les macarons ! Il y a plein de petites truites, et on a fait en sorte que lorsqu’on lit le vinyle les truites tournent dans le sens des aiguilles d’une montre hyper vite.
On peut le trouver où ce vinyle ?
On peut le trouver à nos concerts, mais surtout on peut le trouver chez plein de disquaires à Paris. On a créé une sorte de label autour de notre groupe avec d’autres amis, qui s’appelle Eveil Records, et ça a été l’occasion de faire notre propre distribution. Donc a pris nos petites valises et on a fait la tournée de tous les disquaires. Ce n’est pas facile d’aller voir les disquaires avec un label tout jeune, un groupe jeune aussi, avec un vinyle absurde de pop un peu disco psychée… Mais on a eu la super chance que les disquaires aient vraiment adoré, et puis comme la pochette est finalement assez cool on s’est retrouvé en devanture, dans les vitrines, etc. Maintenant on peut passer dans la rue à côté de Betino’s ou du Mellotron et voir notre grosse truite au loin…
La suite c’est quoi ?
Là on a décidé de faire une pause sur les concerts pour se concentrer sur la composition et voyager un peu pour avoir de nouvelles inspirations… Mais on a un nouveau projet complètement grandiose et encore très neuf dans nos têtes, celui d’écrire une mythologie. On avait fait un 1er album qui est resté assez secret, qui parlait de la vie d’un phacochère, qui s’appelait Warthog, qui racontait sa vie, de sa naissance, à sa découverte de l’amour, à sa mort… Cet album avait un peu la même structure que The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars de David Bowie, cette montée-descente. On aime bien le côté album-concept. Alors on aimerait écrire notre histoire de la naissance de l’univers… Une sorte de nouvelle Bible ou de Mahabharata. Ça va aussi être l’objet d’une œuvre d’art de la part de Tino aux Beaux Arts. C’est un peu compliqué, mais en gros l’idée c’est qu’avant que le temps et l’espace n’existe, il y a eu la rencontre d’un citron et d’une météorite femelle, qui en tournant comme une rotation de trou noir se sont rentrés dedans, ce qui a donné naissance à l’univers. On réécrit le big bang quoi... Il y a le seigneur Citron, il y a les divins photons qui eux sont là depuis avant tout… C’est très compliqué mais ça va être absolument génial ! On aimerait écrire un album-concept à partir de ça, avec beaucoup de visuels et d’œuvres d’art autour.
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